La CGT du Cher a demandé l'autorisation à la préfecture d'organiser un rassemblement à Bourges, à l'occasion de la visite du président de la République ce jeudi 27 octobre. Le syndicat dénonce le refus des services de l'État, et maintient sa manifestation.
"C'est un mépris total !" Sébastien Martineau ne décolère pas. Secrétaire général de l'union départementale CGT du Cher, il a souhaité déclarer à la préfecture un rassemblement ce jeudi 27 octobre à Bourges, en même temps que la visite d'Emmanuel Macron. "On nous l'a interdite", assure le syndicaliste.
En plus d'une manifestation le matin dans le cadre de la journée de grève interprofessionnelle, la CGT souhaitait organiser une marche dans Bourges pour interpeller Emmanuel Macron. Départ à 13h30 de la place Malus, direction les écoles militaires de Bourges via le boulevard Auger. Moins d'une heure après la visite du président de la République dans ces mêmes écoles.
"La préfecture suit les ordres du service de sécurité de l'Élysée", accuse Sébastien Martineau, selon qui "c'est notre point de chute qui leur pose problème".
Un déplacement qui fait grincer des dents
Pour lui, cette non-autorisation est un "acte de violence contre le droit de grève et de manifestation, après les réquisitions des grévistes des raffineries". "On a toujours pu manifester, quand Macron est venu à Vierzon, quand Philippe est venu à Bourges… on a même pu le rencontrer !"
Car le syndicat a des choses à dire :
Que le président se déplace, pourquoi pas. Mais qu'il vienne pour répondre aux attentes, pas pour faire la promotion de la guerre. C'est un mépris total des salariés et des populations sur les salaires, les retraites, l'aménagement du territoire, la casse des services publics…
Sébastien Martineau, secrétaire général de l'UD CGT 18
Emmanuel Macron vient en effet soutenir l'industrie de l'armement berrichonne, très mobilisée dans le cadre de l'effort de guerre en faveur de l'Ukraine. Ce déplacement fait grincer des dents, dans un département "aux fortes revendications locales, comme sur l'hôpital, la crainte de fermetures de services, ou le manque de pédiatres", liste Sébastien Martineau. Des revendications assez importantes pour que le syndicat ne désarme pas : l'union départementale a acté le maintient son rassemblement, passant outre l'aval des services de l'État.
Contactée par France 3, la préfecture du Cher a confirmé qu'une demande de rassemblement a été déposée, mais n'a tenu à faire aucun commentaire "sur les suites données à cette demande".