Un employé de l'abattoir de Blancafort, dans le Cher, s'est tailladé les veines dans le bureau des secrétaires de l'entreprise. Un acte qui a choqué, et révèle selon des témoins la violence du management au sein de l'entreprise.
Un employé des Volailles de Blancafort, un abattoir du Cher, a été hospitalisé ce 16 mai, après s'être entaillé les veines sur son lieu de travail. Selon les premiers témoignages recueillis par France 3, les faits se sont déroulés entre 10h et 10h30. G., un employé d'une soixantaine d'années, s'est rendu dans les bureaux administratifs du site, qui emploie près de 300 personnes. Une dispute éclate. Rapidement, il sort un canif et commence à se taillader le poignet.
Trois suicides de salariés en 2020
Emmené au centre hospitalier George Sand de Bourges par son épouse et son fils, l'homme a été pris en charge et ses jours ne sont pas en danger. Il s'en sort avec "deux belles entailles et quatre points de sutures", ainsi qu'un suivi psychologique, explique le fils de G. à France 3.
Ce nouvel incident a lieu un an et demi après une première vague de suicides : en moins de six mois, pas moins de trois employés des Volailles de Blancafort avaient mis fin à leur jours. En décembre 2020, les témoignages de salariés concordaient pour rejeter la faute sur des conditions et un rythme de travail particulièrement difficiles.
"Des suicides, il va y en avoir d'autres"
"C'est du surmenage", estime le fils de l'employé blessé, après s'être entretenu avec le personnel soignant. Depuis le début de l'année, explique-t-il, le rythme s'est intensifié à l'usine, "avec des journées de 12 ou 13 heures de travail". Selon un autre témoin local, proche d'une salariée, le début d'un audit externe a encore rajouté de la pression sur le personnel. "Ils sont traités comme des chiens toute l'année, là c'est pire", observe-t-il. "Des suicides, il va y en avoir d'autres."
Contactée au téléphone par France 3, la direction des Volailles de Blancafort, qui font partie du groupe LDC, n'a pas donné suite à nos sollicitations.