A la ferme du Relais, des jeunes agriculteurs réinvestissent la campagne autrement : conversion en bio, vente directe et animations culturelles. Ils redynamisent le territoire à leur manière.
À la ferme du Relais, le visiteur s’y arrête pour de la farine, de l’huile ou de la viande de brebis, parfois pour y dormir, mais surtout pour rapporter un petit quelque chose du terroir. La famille Doublier tient la ferme depuis les années 70. Après le grand-père, le père, c’est au fils de reprendre les 120 hectares de terres familiales en 2016 mais avec un tout autre projet.
Une conversion en bio
Robin Doublier conserve pour lui 90 hectares et les passe en bio. Il se lance dans la production de céréales diversifiées transformées sur la ferme en farines et huiles. Dès son arrivée, il plante noisetiers et châtaigniers sur une parcelle de blé ainsi que des haies pour éviter l’érosion des sols. Un projet qui lui a valu de remporter le prix Graine d’agriculteur du concours d’arbres d’avenir en 2017.Après ce coup d'éclat, Robin Doublier et sa compagne Gabrielle Montéard ont l'ambition de fabriquer leur pain sur place avec la farine de la ferme. Cette année, le couple devrait faire construire un bâtiment pour accueillir le moulin, l’huilerie et un four à bois.
Partager la ferme avec d’autres paysans
À la reprise de l'exploitation familiale, Robin Doublier ne pouvait pas s’occuper de la partie élevage de la ferme. Il a fait appel à des amis. Les 30 hectares, jusque-là réservés aux chèvres, ont été repris par Sabine Chartraire et Martial Richard pour accueillir leurs brebis en bio. Les deux éleveurs novices partagent leur cheptel, et leur temps, entre Châtillon-sur-Indre et Pellevoisin. Une centaine de brebis est accueillie à la ferme du Relais. Sabine et Martial créent donc leur GAEC du Relais Cotron le 1er août 2018. Le projet est de faire de la vente directe de viande à la ferme. Pour le binôme, la reprise d’une partie de la ferme de Robin a été une réelle aubaine, d’autant qu’ils achètent au céréalier le foin, la luzerne et le tourteau de l’huilerie pour nourrir leurs bêtes. Un travail collaboratif autour du circuit le plus court possible.Faire germer la culture à la campagne
Outre l’activité paysanne d’une ferme classique, depuis 10 ans à la ferme du Relais, l’association Le Relais des Pas Sages organise des événements « agri-culturel ». Laurent Moizon, trésorier de l’association, explique le principe du projet « faire vivre la culture en lien avec le sol et la ferme. » Et pour accueillir spectacles en tout genre, il a fallu rénover la grange à base de chantiers participatifs.Chaque été depuis sept ans, la grange accueille des spectacles. Depuis 2018, trois événements animent le lieu du dernier week-end d’avril au dernier week-end-end d’octobre. Le relais accueille aussi des artistes en résidence. Un vrai travail militant pour amener la culture à la campagne. L’association est d'ailleurs membre du collectif Art en communes avec d’autres comme le Château de Valençay, les Lyelliputiennes (à Lye), la grange aux Blas-Blas et le P’tit théâtre des Forges à Luçay-le-Mâle ou encore le syndicat mixte pour la valorisation du train touristique Argy-Valençay. La ferme du Relais ouvre ses portes au public le 26 avril prochain pour l'événement la France de ferme en ferme organisé par le Centre d'initaitves et de valorisation de l'agriculture en milieu rural (CIVAM)