Avec le confinement, les clowns du Rire Médecin ont dû se résoudre à suspendre leurs activités dans les services hospitaliers pour enfants. Jamais à court d’idées, ils ont trouvé d’autres moyens de conserver ce lien si important avec les enfants malades et avec les soignants.
Nolwenn Jezequel est comédienne. Le Rire Médecin, elle connaît bien : cela fait 17 ans qu’elle s’implique dans cette association. Rien que pour la région Centre-Val de Loire, ils sont 14, comme elle, à se rendre régulièrement dans les services hospitaliers spécialisés dans les enfants d’Orléans et de Tours. Leur rôle : aider les enfants à surmonter l’épreuve de la maladie par le rire et une présence bienveillante. Un travail mené en collaboration étroite avec les soignants.Seulement voilà : le coronavirus est passé par là. Il a fallu se résoudre à suspendre l’activité dans les services hospitaliers. Donc plus de visites au pied du lit. "Mais pour nous, les comédiens-clowns, il n’était pas possible de les lâcher comme ça !" explique Nolwenn. Ils ont donc continué à prendre des nouvelles de leurs jeunes protégés. Et des soignants par la même occasion.
Des chaînes Youtube pour les enfants… et pour les soignants
Des petites vidéos ont commencé à fleurir spontanément sur les pages Facebook des uns et des autres, pour ne pas rompre ce lien si précieux. Des petites histoires, des petits défis, par vidéos interposées.Et l’association s’est elle aussi organisée. Aujourd’hui, elle propose une chaîne Youtube à destination des enfants hospitalisés et de leurs parents. Une autre chaîne a en même temps été lancée, spécialement destinée aux soignants.
Des visiocall clown-enfant et famille sont également en préparation : après les "transmissions", c’est-à-dire l'échange habituel entre comédien-clown et soignants sur l'état de santé de l'enfant, un rendez-vous virtuel est pris. Pas de duo de clowns comme d’habitude, mais toujours du sur-mesure avec une interaction totalement personnelle entre le petit patient et « son » clown.
On sent bien que ces clowns-là n’ont qu’une envie : retrouver leurs petits malades "en vrai".Bien sûr, ces outils ne remplaceront jamais ce que l’on fait quand on est en vis-à-vis. Mais il fallait absolument qu’on mette à profit les moyens qui existent au 21e siècle sourit Nolwenn.
"Des sacrées leçons de courage !"
Orléans a été l’un des premiers hôpitaux à entrer dans le dispositif du Rire Médecin. C’était au milieu des années quatre-vingt-dix. Tours l’a rejoint en 2007. Quand elle a été recrutée, Nolwenn s’est tout de suite sentie bien dans ce rôle : « J’avais très envie de m’occuper d’enfants et de faire un métier qui a du sens. J’ai été servie ! Je suis très heureuse de mettre à leur service mon savoir-faire d’artisan. C’est très gratifiant. On s’attache vraiment aux enfants. Avec eux, j’apprends tous les jours. Ils me donnent de sacrées leçons de courage, et puis ils conservent toujours cette capacité à trouver du bonheur, même dans les plus petites choses ».Son nez rouge, Nolwenn espère le remettre au plus vite. Elle sait tout ce que cet objet représente pour les enfants qu’elle visite. Et pour elle-même, aussi.
Les services visités par le Rire Médecin dans la région Centre-Val de Loire
A Orléans :
- Pédiatrie générale
- Hôpital de Jour
- Chirurgie pédiatrique
- Unité médicojudiciaire
A Tours :
- Oncologie
- Pédiatrie
- Chirurgie orthopédique
- Chirurgie viscérale
- Pôle tête et cou