Covid-19 : les hôpitaux du Centre-Val de Loire sont-ils prêts pour une deuxième vague ?

L'ombre d'une deuxième vague se profile, alors que le nombre quotidien de tests positifs a atteint ce jeudi 10 septembre un record depuis le début de la crise sanitaire. En Centre-Val de Loire, la situation n'est pas encore alarmante.

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Ce jeudi, la France a enregistré son record de cas positifs au coronavirus depuis le début de la crise sanitaire : presque 10 000 en 24h. Le pays s'apprête-t-il à vivre la deuxième vague de l'épidémie de Covid-19 ? La situation inquiète les autorités, et le gouvernement a entamé ce vendredi 11 septembre un conseil de défense dédié.

En Centre-Val de Loire aussi, les chiffres continuent de grimper. Sur les 29 848 personnes testées entre le 31 août et le 6 septembre, 1 037 se sont avérées positives à la Covid-19. Pour un taux d'incidence de 40,5 pour 100 000 habitants, contre 35,8 à peine trois jours plus tôt. Pas encore assez pour passer le seuil d'alerte au niveau régional (le taux d'incidence doit dépasser 50).

Dans la région, seul le Loiret dépasse pour le moment ce taux, et a été classé rouge par le gouvernement. Une situation assez préoccupante pour que la Belgique interdise tout voyage de ses ressortissants vers le département, et qu'une quarantaine et un dépistage soient imposés à toute personne qui en reviendrait.
 
Le classement en rouge autorise désormais le préfet à "déclencher des mesures supplémentaires, notamment sur le port du masque, les rassemblements sur l’espace public [...] et les horaires d’ouverture de certains commerces", comme l'a précisé le Premier ministre Jean Castex ce vendredi 11 septembre à l'issue du conseil de défense.
 

Pas de conséquences sanitaires

Alors doit-on s'inquiéter d'une deuxième vague imminente, y compris en Centre-Val de Loire ? D'après l'agence régionale de santé (ARS), l'heure n'est pas à l'inquiétude :
 

Le virus circule activement sur le Loiret et diffuse sur les autres départements de la région, même si c'est à des degrés moindres. Mais à ce stade, il n'y a pas de conséquences sanitaires de cette situation épidémiologique dans les hôpitaux.

ARS du Centre-Val de Loire

En effet, seuls douze lits de réanimation sont occupés par des malades de la Covid-19 dans la région ce vendredi. C'est même deux de moins qu'il y a trois jours. "On fait plus de tests, donc on trouve plus de cas positifs, explique l'ARS. Il ne faut pas s'inquiéter, même si la vigilance s'impose, la vigilance de tous."
 

Moins de 10% d'occupation des lits de réanimation

Et même si deuxième vague il y avait, la situation ne serait pas plus difficile qu'en mars dernier, à en croire l'agence régionale de santé : "Les hôpitaux publics ont démontré qu'ils étaient aptes à répondre à toutes les situations de crises connues. Alors ils seront évidemment prêts."

Ce que confirme Cédric Montagne, secrétaire générale de la CGT au centre hospitalier régional d'Orléans (CHRO). "On s'en est bien sortis, affirme-t-il. On était même prêts à accueillir plus de personnes."

La région compte en tout 180 lits de réanimation, dont environ 60% étaient utilisés pour des malades de la Covid-19 lors du déconfinement le 7 mai. Aujourd'hui, ce taux est à moins de 10%. "On n'est pas trop inquiets parce qu'on a peu de cas", confirme Cédric Montagne, qui compte aussi sur "la non-répétition de quelques erreurs faites" pendant la première vague. 
 

Une deuxième vague anticipée plutôt que subie

Ces "retours d'expérience", comme les appelle l'ARS, sont aussi l'occasion de perfectionner les techniques médicales. Pour Franceinfo, le docteur Pierre-François Dequin, chef du service réanimation du CHU de Tours, a affirmé que "les corticoïdes administrés chez les patients hospitalisés ayant développé des formes sévères permettent de diminuer de 20% la mortalité".

Autre nécessité : l'approvisionnement en masques et en gel hydroalcoolique. "On avait dû affecter des agents pour nettoyer les bouteilles de gel et les réutiliser, et on a privilégié les services qui avaient le plus besoin de masques, se rappelle Cédric Montagne. Là on a 300 blouses d'avance, et on a des stocks." La première vague était subie, la deuxième est anticipée.  

Ces stocks ont pu être rassemblés durant la relative acalmie estivale au milieu de la tempête épidémique. L'été a également permis aux personnels de se reposer. Selon Cédric Montagne, "ce qui a fait du bien, c'est qu'on a eu nos vacances. Les gens sont parfois un peu tendus, mais ne seront pas épuisés avant d'avoir commencé si il y a une deuxième vague". 
 
Car le dépoloiement de lits matériels ne suffit pas, et les témoignages de soignants fatigués par des cadences de travail infernales, couplées à la vision quotidienne des souffrances liées à la maladie, ont afflué dans les médias ces derniers mois. Sur le sujet, l'ARS concède la nécessité de faire un "retour d'expérience de la première vague", sans en dévoiler plus.
 

Quelques inquiétudes

Autre zone d'inquiétude : l'ajournement de certains soins. Selon une enquête de l'UFC-Que Choisir, datée du 4 juillet, les trois quarts des rendez-vous prévus entre le 17 mars et le 11 mai avaient été annulés, et moins de 20% ont ensuite été reprogrammés. Les Académies de médecine et de chirurgie estimaient ainsi qu'un million d'interventions chirurgicales ont été repoussées à cause de la crise sanitaire.

Si les hôpitaux souhaitent conserver leur capacité à traiter ces interventions médicales, la deuxième vague devra être moins soudaine et moins forte que la première. Dans les Bouches-du-Rhône, de telles reprogrammations sont à nouveau envisagées.

Dans le Centre-Val de Loire, une situation similaire à celle de mars ne semble pas effrayer. Une certaine sérénité, avec un bémol selon Cédric Montagne : "On a été beaucoup moins touchés que d'autres régions. Si la deuxième vague est aussi forte ici qu'à Paris ou dans le Nord, là ça sera problématique.
 
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