Selon les âges, les règles d'attribution du pass diffèrent sensiblement, que ce soit sur le nombre de doses à injecter, ou sur la nécessité d'être vacciné tout court. On vous explique tout.
Avec le passage du pass sanitaire au pass vaccinal, les règles de vaccination ont changé... mais pas pour tout le monde. L'une des principales interrogations de nos lecteurs, via le formulaire de contact #OnVousRépond, concerne les adolescents. Celles et ceux qui, âgés de 12 à 17 ans, se demandent bien dans quelles cases se ranger.
C'est par exemple le cas de Mimi qui, depuis La Rochelle, nous dit :
J'ai 12 ans dans un mois, dois-je me faire vacciner ? Je voudrais avoir des explications claires sur le protocole.
Mimi
Eh bien Mimi, à 12 ans, il n'est pas obligatoire de se faire vacciner pour obtenir un pass vaccinal ou sanitaire. Car, si le pass sanitaire est bien obligatoire dans les restaurants et les cinémas (entre autres) à partir de 12 ans, il peut être validé par un simple test négatif de moins de 24 heures, et ce pour les 12-15 ans. La vaccination reste toutefois possible, et le pass d'un enfant de 12 ans sera valide avec deux doses de Pfizer par exemple.
En revanche, à 16 ans, c'est le pass vaccinal qui devient de rigueur, mais pas tout à fait le même que pour les plus de 18 ans. Ainsi, même si elle reste "fortement recommandée" par les autorités sanitaires, la dose booster n'est pas nécessaire pour qu'un 16-17 ans ait un pass valide.
Et en cas de contamination ?
Les adolescents ne sont donc pas concernés par la réduction à 4 mois du délai pour réaliser sa dose booster, mise en place le 15 février. En revanche, la durée de validité d'un certificat de rétablissement aussi a été modifiée au 15 février, passant de 7 mois à 4 mois après un test PCR ou antigénique positif. "Ma fille de 13 ans n'est pas vaccinée mais a eu le Covid donc certificat de rétablissement, et il vient de passer à 4 mois", explique Nanou, du Val-d'Oise. "Pourtant, les enfants ne sont pas soumis au rappel"... En effet, mais la durée d'un certificat de rétablissement est la même pour tous, qu'on ait 13 ou 73 ans.
De plus, peu importe l'âge, tous les tests ne se valent pas pour obtenir un pass sanitaire. "Ma fille a 12 ans. Elle a effectué une sérologie le 7 février qui indique qu'elle a déjà eu le Covid", assure Olivia, de Reims. Elle dit préférer "éviter la vaccination pour [sa] fille, que faire ?"
Un test sérologique positif seul est insuffisant, puisqu'il ne "permet pas de statuer sur une protection conférée, que ce soit sur le niveau de la protection ou sur sa durée dans le temps", expliquait la Haute autorité de santé cet été. En effet, une sérologie permet d'affirmer qu'une personne a été contaminée, mais pas de dire quand. Si bien que la contamination peut autant dater d'une semaine ou d'un an et demi, mettant à la poubelle la pertinence d'un certificat de rétablissement à durée limitée.
Si bien que le pass sanitaire de la fille d'Olivia ne sera valide qu'avec un test négatif de moins de 24 heures, ou avec une dose de vaccin en plus de sa sérologie positive, dans la logique du "une infection = une dose".
Combien de doses pour combien de contaminations ?
De nombreux parents s'interrogent aussi sur le nombre de doses à injecter à leurs enfants, contaminés à une ou plusieurs reprises par le coronavirus.
Cette fameuse logique "une infection = une dose", en place depuis le 15 février, facilite plusieurs points. Ainsi, si une personne a été vaccinée, puis infectée plus de 15 jours plus tard, elle obtient son schéma vaccinal initial. Une infection ou une injection trois mois plus tard, et le pass vaccinal à trois doses est validé, explique le gouvernement. Le certificat de rétablissement délivré est ainsi à durée illimitée.
Pour les adolescents, bien que non-soumis à cette dose booster, la logique reste la même. Matteo, de PACA, explique que son "fils de 16 ans, vacciné deux doses (depuis Juillet 2021) a attrapé Omicron en janvier, et il veut faire son rappel". Ayant 16 ans, il n'est pas soumis à l'obligation de la dose booster, et sa contamination vaut pour une dose booster virtuelle. Le gouvernement explique qu'il n'a donc pas besoin d'avoir une troisième dose.
La fille de Rachel aussi a attrapée le Covid, en janvier 2021. Âgée de 13 ans, "elle a eu un seule injection en juillet de la même année. Dois je lui faire faite une autre injection ?", s'interroge cette mère, venue de la Nièvre. Comme précisé plus haut, à cet âge, la vaccination n'est pas obligatoire pour le pass, mais reste un bon moyen de l'avoir en permanence. Ayant moins de 16 ans, la fille de Rachel bénéficie d'un pass validé avec un schéma vaccinal initial sans dose booster, dans la logique du "une infection = une dose". La dose booster lui reste malgré tout possible, et même recommandée.
Même chose pour le fils de Sylvie, 13 ans également, qui "n'a eu qu'une seule dose mais a été contaminé deux fois". Si les deux contaminations sont espacées de 3 mois au moins, le fils de Sylvie a non seulement un schéma vaccinal initial et donc un pass valide, mais aussi une dose booster virtuelle.
La nouvelle est en revanche moins bonne pour Véronique, du Gard, dont les filles de 13 et 16 ans ont eu le Covid deux fois en juillet 2021 puis en janvier 2022. "Sont-elles dispensées de vaccination ?" La réponse est oui pour sa fille de 13 ans, son pass étant valable avec un test négatif. Pour son aînée en revanche, c'est non. Comme pour les adultes ayant été contaminés trois fois, une dose de vaccin reste nécessaire pour valider son pass et disposer d'une immunité suffisante, estiment les autorités sanitaires. Ainsi, si elle veut son pass vaccinal, l'aînée de Véronique devra avoir une dose, et sa cadette pourra, elle aussi, en avoir une pour éviter les tests. Une dose réalisable à partir de 3 mois après le test positif, et avant 4 mois, date à laquelle leur certificat de rétablissement deviendra obsolète.