Les chirurgiens-dentistes reprennent progressivement leur activité à compter de ce 11 mai. Désinfection du matériel, aération des locaux, les conditions sanitaires d’exercice vont limiter le nombre de patients. Les urgences seront réalisées en priorité.
Ils ont récupéré des masques FFP2 auprès du Conseil de l’ordre des Chirurgiens-dentistes de leur département. C’était la condition sine qua none pour la réouverture de leur cabinet. Près de la totalité des 1 100 praticiens du Centre-Val de Loire vont accueillir à nouveau des patients le 11 mai. « Excepté ceux dont la santé est fragile et qui ont estimé que la reprise pouvait les mettre en danger » précise le président du conseil de l’Ordre régional Charles Georget.
Des mesures de décontamination draconiennes
Ces masques FFP2, que le Coronavirus ne peut infiltrer, les chirurgiens dentistes en disposent de 24 par semaine, soit 4 à leur disposition par jour. S’ils sont habitués à porter gants, masques et blouses au quotidien, les praticiens doivent désormais appliquer des mesures de décontamination draconiennes : nettoyage des fauteuils après chaque intervention, aération du local pendant 15 minutes minimum entre chaque patient, changement des filtres à air des climatiseurs une fois par semaine, désinfection des locaux, des ordinateurs, des colis réceptionnés, etc…L’activité de soins va être divisée par deux, avertit le président du conseil de l’Ordre national des Chirurgiens-dentistes Serge Fournier interviewé sur RMC le 6 mai dernier.
Les patients vont devoir faire preuve de… patience. Surtout en Centre-Val de Loire, 2e désert médical de France, où la pénurie de dentistes est estimée à 500 praticiens. Bonne nouvelle néanmoins, toutes les victimes de maux de dent peuvent être potentiellement reçues. Pour les personnes atteintes par le Covid-19 ou pour leur entourage, des plages horaires dédiées seront ouvertes. En attendant, le recours à un traitement aux antibiotiques sera sans doute de mise comme ce fut le cas pendant le confinement. Sept semaines durant lesquelles cinq à six chirurgiens, volontaires, furent autorisés à opérer des cas d’extrême urgence dans chaque département.
Les urgences, « elles sont traitées en priorité » explique l'assistante dentaire d’un cabinet de Fleury-les-Aubrais dans le Loiret qui croule sous les appels en ce premier matin de déconfinement. « Nous devons les hiérarchiser. Les patients ne sont pas tous égaux face à la douleur. »