Accident de car scolaire mortel : "Si les enfants avaient été correctement ceinturés, on n'aurait pas le bilan terrible que nous avons aujourd'hui"

Les questions se bousculent, sur les circonstances de l'accident d'autocar qui a tué une lycéenne de 15 ans, jeudi 30 janvier à Châteaudun. Le conducteur était positif au cannabis. L'accidentologiste Patrick Botto émet des doutes sur le fait que les ceintures de sécurité aient bien été attachées dans le bus.

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La ceinture de sécurité comme principale responsable du bilan mortel. Patrick Botto, accidentologiste ne mâche pas ses mots, sur le plateau d'ICI 19/20, ce vendredi 31 janvier. Une adolescente de 15 ans est morte, jeudi 30 janvier au cours d'un accident d'autocar scolaire à Châteaudun, en Eure-et-Loir. Le car des transports Rémi transportait 35 élèves au total, 20 autres ont été légèrement blessés. 

La ceinture obligatoire pour tous dans les cars depuis 2003

"Il y a eu des études scientifiques qui ont montré la nécessité absolue de porter des ceintures de sécurité dans les autocars" insiste Patrick Botto. C'est d'ailleurs lui, qui a milité pendant près de 10 ans pour faire inscrire le port de la ceinture obligatoire dans la loi. C'est officiellement le cas depuis 2003 dans les autocars en Europe.

"Les contrôles réguliers des transports sont possibles." Souligne-t-il, "il faut prévenir les enfants, faire de la prévention, mais aussi faire appliquer la loi".

Patrick Botto ne s'est pas rendu sur place, mais il assure, à partir des images qu'il a pu voir : "Il n'y a aucune déformation de structure, le parebrise avant est intact. Il n'y a aucune raison d'être blessé et encore moins d'être tué dans cet autocar si on est correctement ceinturé".

À ce stade, aucun élément n'a été communiqué officiellement sur le port ou non des ceintures dans le bus le jour de l'accident.

Plus de lois pour plus de sécurité ? 

Un conducteur d'autocar ne peut pas démarrer sans un test d'alcoolémie négatif. Faudrait-il faire pareil pour les stupéfiants ? L'accidentologue rappelle le principe de réalité : "Le problème des stupéfiants c'est qu'ils sont nombreux. Il va être plus difficile de tenir une technologie pour les détecter. Si on cherche du cannabis ou de l'héroïne ça ne va pas être les mêmes molécules". 

Il estime néanmoins que ce genre de contrôle est "faisable". Légiférer après ce drame qui en appelle à l'émotion collective n'est en revanche pas nécessaire selon lui : "L'arsenal actuel de la loi française est largement suffisant. Qu'il s'agisse de ceinture ou de stupéfiant il faut d'abord et avant tout faire respecter la loi".

L'enquête en cours, et le conducteur mis en examen 

L'enquête se poursuit pour comprendre comment ce car scolaire a pu finir renversé sur le bas-côté de la route, dans un virage de le RD927. "Il y a deux virages assez prononcés, on dit aussi 'sécurisons', parce qu'on ne sécurise jamais assez" explique de son côté Fabien Verdier, le maire de Chateaudun. Trois accidents ont été enregistrés ces trois dernières années sur cette route, dont l'accident mortel du 30 janvier 2025. 

Mis en examen pour homicide involontaire aggravé et blessures involontaires aggravées, le conducteur a été placé sous contrôle judiciaire. Il évoque quant à lui s'être déporté pour éviter une voiture. Ce qui n'est, pour l'instant, pas confirmé selon le parquet de Chartres. S'il était jugé, et condamné, l'homme risque jusqu’à 7 ans de prison.

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