Un accident d'autocar a causé la mort d'une lycéenne, à Châteaudun, en Eure-et-Loir, jeudi 30 janvier 2025. Le conducteur a été contrôlé positif au cannabis. En réaction, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau demande l'augmentation des contrôles.
Dépister plus, pour sécuriser plus. C'est le mot d'ordre que souhaite diffuser le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau. Une jeune fille de 15 ans a été tuée dans un accident d'autocar, jeudi 30 janvier au matin alors qu'elle se rendait au lycée. Le conducteur de 26 ans a été dépisté positif à la consommation de cannabis.
Des opérations de contrôles focalisées sur l'alcool et les stupéfiants
En réaction à ce drame qui suscite l'émotion dans la ville et au-delà, Bruno Retailleau promet des "opérations d'ampleur de contrôle". Il s'est adressé aux préfets et responsables de sécurité dans un télégramme au lendemain des faits.
Le ministre de l'Intérieur appelle ainsi à "la plus grande fermeté" et demandé la mise en place de "contrôles routiers d'ampleur" toute la semaine. Des opérations principalement concentrées sur des dépistages d'alcool et de stupéfiants.
Il s'agira aussi de vérifier la présence et le bon fonctionnement des éthylotests antidémarrage ainsi que le respect des obligations législatives et réglementaires (temps de conduite et de repos, consignes de sécurité...), demande Bruno Retailleau.
Des contrôles qui ont commencé dès ce lundi 3 février, notamment dans un autre département du Centre-Val de Loire, le Loir-et-Cher. "Il s'agit de répression, mais aussi de prévention. Pour montrer aux conducteurs qu'on est présent et qu'on vérifie qu'ils sont dans le respect de leurs obligations " détaille Pierre Chareyron, directeur de cabinet du préfet de Loir-et-Cher. "Il faut attirer l'attention de nos concitoyens sur la dangerosité de consommer ce type de produits avant de prendre le volant" poursuit-il, "nous avons confiance en les professionnels, dans leur capacité à faire attention".
La ceinture de sécurité, un enjeu important pour limiter les blessures
Reçu sur le plateau d'ICI 19/20 Centre-Val de Loire, l'accidentologiste Patrick Botto insiste quant à lui sur la nécessité de faire respecter l'obligation de porter la ceinture de sécurité dans les autocars. Elle est en vigueur depuis 2003 partout en Europe, ce fut son combat "si les enfants avaient été correctement ceinturés, on n'aurait pas le bilan terrible que nous avons aujourd'hui" regrette-t-il. Il appelle ainsi à plus de contrôle dans ce domaine.
L'Éducation Nationale en deuil selon sa ministre
Mis en examen pour homicide involontaire aggravé et blessures involontaires aggravées, le conducteur a été placé sous contrôle judiciaire. En garde à vue, il affirme pourtant ne pas avoir consommé de stupéfiants depuis le mois de décembre. Il évoque une "contamination passive" indique l'AFP. S'il était jugé, et condamné, l'homme risque jusqu’à 7 ans de prison. Le Bureau d'enquêtes accidents (BEA), a lui aussi été saisi par le ministre des Transports pour comprendre les circonstances de l'accident.
Élisabeth Borne, en visite ce lundi 3 février à Châteaudun demande de son côté "à tous les recteurs d'être très attentifs à tous les signalements qui peuvent être faits sur des chauffeurs". La ministre de l'Education Nationale affirme que "toute l'éducation nationale est en deuil" après le décès de l'adolescente.
Des fleurs étaient encore disposées lundi devant l'entrée de l'établissement, et une boîte installée dans le hall pour y déposer des messages de soutien à l'attention des proches de la lycéenne, selon le récit du journaliste de l'AFP.