Guillaume Kasbarian, ministre démissionnaire de la Fonction publique, s'est exprimé dans le JDD ce 7 décembre pour la coconstruction de réformes avec l'ensemble des forces politiques de l'Assemblée nationale, après la chute du gouvernement Barnier. Des "lignes vertes" autant avec le Nouveau Front populaire qu'avec le Rassemblement national.
Identifier "des lignes vertes", des points d'accord entre forces politiques, pour constituer des "compromis" et des majorités sur certains textes. Voilà ce que souhaite le ministre démissionnaire de la Fonction publique, Guillaume Kasbarian, en vue de constituer un futur gouvernement, après la censure de l'équipe de Michel Barnier.
Mais entre quelles forces politiques ? Pour l'ancien député Renaissance d'Eure-et-Loir, comme il l'explique dans un entretien au Journal du Dimanche ce 7 décembre, il ne faut "exclure personne" de ces futures négociations. Et dépasser le "socle commun" du gouvernement démissionnaire, soit Renaissance, le MoDem, Horizons et Les Républicains, et le Rassemblement national en appui tacite.
Des lignes vertes sur la sécurité et l'agriculture
"Si une majorité absolue existait, on pourrait se payer le luxe de dire : "Je n'ai pas besoin des autres, je fonce, j'applique mon programme", mais nous ne sommes pas dans cette situation", estime l'ancien ministre du Logement.
Pour cela, il souhaite que les négociations et futures constructions de textes se fassent de concert, tant avec le Nouveau Front populaire qu'avec l'extrême droite. Les députés RN, "pourquoi [les] exclure [...] des discussions budgétaires", s'interroge celui qui revendique d'avoir "fait voter une loi contre les squatteurs" avec les voix du RN. "Au nom de quoi aurais-je refusé leurs voix ? Cette loi n'était pas pensée "pour ou contre le RN"".
Guillaume Kasbarian pense pouvoir trouver certaines de ces lignes vertes "sur la sécurité" avec "une tolérance zéro" et un renforcement de "la répression contre le narcotrafic". Mais aussi sur "la simplification administrative" et sur l'agriculture. "Réautorisons un certain nombre de phytosanitaires autorisés chez nos voisins européens", plaide-t-il.
"Le casting est secondaire"
Alors qu'Emmanuel Macron pourrait nommer un futur Premier ministre dans les prochains jours, le ministre démissionnaire, qui s'est attiré les foudres des syndicats pour son plan de lutte contre "l'absentéisme" dans la fonction publique, estime que le "casting est secondaire" pour Matignon.
Casting secondaire pour Guillaume Kasbarian, mais pas pour le PS. Le premier secrétaire du parti a ainsi tracé sa propre ligne rouge : "Nous ne participerons pas à un gouvernement qui soit dirigé par un Premier ministre de droite", a indiqué Olivier Faure à la sortie de son entretien avec le président de la République, vendredi 6 décembre.
Le premier secrétaire du Parti socialiste a même réagi directement à l'entretien de Guillaume Kasbarian, publié dans le JDD : "Il faut arrêter les stups", a-t-il ironisé sur X (ex-Twitter).