Et vous, avez-vous une passion dans votre vie ? Celle de Michel, 79 ans, c’est de collectionner les tracteurs. Dans son garage de Nogent-le-Rotrou, en Eure-et-Loir, cet ancien serrurier en possède des dizaines qu’il entretient soigneusement. Immersion dans son univers.
Bienvenue à Nogent-le-Rotrou au nord de l'Eure-et-Loir, commune de plus de 9300 habitants selon les dernières estimations de l’Insee. Parmi eux, Michel Trouillard. Bientôt octogénaire, il reste passionné par les tracteurs.
Aujourd’hui, il roule comme à l’époque où il allait travailler dans les champs. Les années ont filé, mais Michel reste incollable sur sa collection.
Un collectionneur inédit et érudit
"Arromanches, de type Arromanches : c’est-à-dire que ce tracteur-là a participé au Débarquement. Il était sur les plages pour tirer les péniches", raconte-t-il fièrement devant l’un de ses tracteurs. Un engin décidément chargé d’histoire : d’après cet ancien serrurier, il remonte donc au moins à 1944. Soit l’année de l’arrivée des troupes alliées en Normandie, lors de la Seconde guerre mondiale.
La visite se poursuit dans son garage : voici cette fois un tracteur de 3,5 tonnes, soit près de 3 500 kg, fabriqué en 1949. Visiblement son favori, s’il ne devait n’en choisir qu’un. "Il est massif, sur celui-ci on doit tourner une manivelle, sans danger", montre Michel. Il est aux petits soins avec sa précieuse collection : "Là, elle ne tourne pas justement. Elle est trop dure, l’eau a bloqué les pignons."
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Des souvenirs et des amis
Cet ancien travailleur des champs peut compter aussi sur ses amis, pour l’aider à entretenir ses engins. Tous aussi passionnés que lui. "On cherche à démonter les écrous, mais ils ne sont pas tellement abordables. Avec ou sans gants, on a du mal à tourner les vis", témoigne l’un de ses joyeux copains. "Voilà le bébé, le démarreur est cassé. Il faut le changer", assure dans le même temps un autre de ces passionnés.
Michel fait coup double : en plus d’entretenir ses engins, ces rendez-vous sont aussi l’occasion de maintenir le lien avec ses compagnons de route. "Je suis content de voir mes copains, parce que ça nous fait un lien. Tout ça, c’est de l’amitié, entre nous, les copains quoi", s’enthousiasme l’octogénaire.
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Une passion que Michel veut faire partager aux autres : au point d’organiser des visites. Elles attirent tous les publics, à l’image de ces jeunes qui posent devant ses tracteurs pour faire un selfie.
"Ah, mais ça date de la guerre et il a survécu ?", s’étonne l’un de ces jeunes. "Oui, à 12 ans, je labourais avec ce tracteur", se souvient, intarissable, l’ancien serrurier. À 79 ans, ce grand passionné nourrit désormais un autre rêve : celui de voir tous ses tracteurs rejoindre un musée.
Écrit par Toky Nirhy-Lanto (France 3 Centre-Val-de-Loire) avec Cécile Laronce (France 2)