"Je suis prête à mettre ma vie en danger pour mes chats" : des animaux piégés à cause du risque d’éboulement à Amboise

La menace d’effondrement du rempart sud-est du château d’Amboise est montée d’un cran. Durant au moins trois mois, 80 personnes ne pourront pas rentrer chez elles. Parmi elles, des propriétaires d’animaux qui n’ont pas eu le temps de les récupérer.

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Trois mois sans rentrer chez soi. L’annonce est rude pour les riverains de la rue Victor Hugo, à Amboise. Le rapport de l’expert en géotechnique, mandaté par le tribunal administratif d’Orléans, confirme le risque d’effondrement du rempart sud-est du château royal et de glissement de matériaux.  

Les 80 personnes évacuées de leurs logements, le vendredi 31 janvier, ne pourront par y accéder pour une durée d’au moins trois mois.   "C’est un délai qui est raisonnablement envisagé pour conduire des travaux ", indique Thomas Campeaux, préfet d’Indre-et-Loire, lundi 3 février lors d’une réunion d’urgence à destination des riverains. Des travaux de décaissement et de mise en sécurité des maçonneries dégagées auront lieu durant un mois. Il y aura ensuite une période d'observation pour vérifier qu'aucun nouveau mouvement ne se déclare et des mesures de consolidation seront ensuite réalisées.

3000 m3 de terre et de pierres

Avec les précipitations ces derniers mois, l’alternance de températures négatives et de dégel, la situation s’est de nouveau dégradée.   Marc Métay, le directeur du château royal d'Amboise, propriété de la Fondation Saint-Louis, évoque "une situation exceptionnelle". Selon lui, "les précipitations, de 30% supérieures à la même période en 2024, ont largement aggravé les choses". Et  "3.000 m3 de terre et de pierres risquent de tomber sur le domaine privé et le domaine public en contrebas du château et la rue Victor Hugo" a précisé Etienne Barthelemy, architecte en chef des monuments historiques.

Du restaurant "La Terrasse" jusqu'au 74 rue Victor Hugo à Amboise, environ 80 personnes ont été évacuées car un mur du château menace de s'effondrer. © Perrine Roguet

Une chambre d’hôtel, trois pantalons, deux pulls

Le risque d’effondrement du mur et du coteau est important et il est impossible pour les riverains de réintégrer leur domicile même pour quelques minutes. C’est la douche froide pour certains qui n’ont pas eu le temps de couper le gaz, éteindre le chauffage ou même récupérer leurs animaux. 

Eugénie de Jaham, propriétaire de deux chats, a appris, lundi soir, qu’elles ne les reverraient pas. "J’ai pu les nourrir hier matin et je pensais pouvoir y retourner lors du prochain créneau entre 19 heures et 19H30. Et à 18H55, j’ai reçu un sms m’informant d’une réunion d’urgence et l’inaccessibilité de nos logements jusqu’à nouvel ordre ". La jeune femme est hébergée dans un hôtel mis à disposition par la ville. "Je vis dans une chambre avec salle de bains et seulement trois pantalons, deux pulls", explique-t-elle sans savoir quand elle reverra ses chats. « J’ai cru comprendre que ce n’était pas du tout négociable, c’est trop dangereux, on ne peut plus accéder à nos logements »

Je suis prête à mettre ma vie en danger pour mes chats, je ne vais pas les laisser mourir

Une propriétaire de chats souhaitant rester anonyme

Une propriétaire de chats compte braver l’interdit pour tenter de récupérer ses animaux, de nuit : "Je ne vais pas les laisser mourir. Je préfère prendre le risque et j’en suis consciente. Voilà 10 ans que j’ai mes chats et je suis attachée à eux. Je suis prête à mettre ma vie en danger s’il le faut ", explique cette personne qui préfère rester anonyme. 

Appâter les chats avec des croquettes

Chez la famille Esdoluc, il n'y aura pas besoin d'une opération de sauvetage. Les chats vivent, par chance, à l'extérieur de la maison. "Au départ on pensait bien faire car c'est compliqué de les enfermer dans une chambre d'hôtel de 12m2", explique Vincent, le père de famille. "On pensait pouvoir venir les nourrir régulièrement et puis on s'est retrouvés coincés. On va essayer de les appâter à travers les grilles de sécurité avec des croquettes pour les emmener avec nous. S'il le faut, on réessaiera chaque soir, ils font partie de la famille".

Combien d’animaux sont encore piégés dans les maisons évacuées ? À l’hôtel de ville, les services sont débordés. Une cellule de crise est en place et la priorité est de trouver des locations saisonnières pour les évacuer de la rue Victor Hugo. "Nous répondons aux demandes des riverains concernés et on les aide à faire face aux difficultés, à commencer par le relogement" indique Stéphane Delbarre, directeur de cabinet auprès du maire d’Amboise.

Du côté des services de l’Etat, il n’y aura pas de dérogation :"Ce risque fait que nous ne pouvons pas laisser la population accéder, ne serait-ce que quelques instants, à son domicile pour aller y chercher des effets personnels" a indiqué le préfet d’Indre-et-Loire lors de la réunion d'urgence avec les riverains concernés. Et braver l'interdit pourrait mettre en danger les personnes chargées de surveiller la rue Victor Hugo, interdite à la circulation.

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