En Touraine comme ailleurs, les femmes très largement majoritaires et en première ligne dans la lutte contre le Covid-19

Qu'elles soient caissières, infirmières, aides-soignantes, professeures des écoles ou encore couturières, les femmes ont été en première ligne pendant le confinement. Leurs professions restent pourtant mal rémunérées et sous-valorisées.

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 Ce qui fait tenir cette société, c’est d’abord une bande de femmes 

Cette déclaration, forte, est de l’ancienne garde des Sceaux, Christiane Taubira, invitée le mois dernier dans la Matinale de France Inter. Et les chiffres lui donnent raison.  La coprésidente du mouvement Osez le Féminisme 37 (OLF 37), Valérie Costeja nous le confirme :

Que ce soit dans les métiers visibles ou invisibles, la majorité des personnes qui ont été au front pendant cette période de confinement étaient des femmes. 88% des infirmiers sont des infirmières, 83% des enseignants du primaire sont des enseignantes. Chez les aides-soignants, les agents d’entretien ou les caissiers, on monte à 90% de femmes 

Une guerre perdue d’avance ?


Certes d’autres professions, très sollicitées durant cette crise, comme les éboueurs ou les chauffeurs routiers, sont essentiellement exercées par des hommes. Mais tout de même, cela fait beaucoup, beaucoup de femmes !

 Sans elles, cette guerre, puisque c’est la formule consacrée, serait perdue d’avance  (OLF 37)

Curieusement, ces professions, que l’on découvre aujourd’hui si utiles en temps de crise, sont aussi souvent mal considérées :

"Tous ces métiers dédiés aux femmes, vers lesquels on les oriente naturellement, sont aussi les plus mal payés, les plus dévalorisés, ajoute Valérie Costeja. Il s’agit souvent de temps partiels subis, imposés, et souvent, aussi, à des femmes en situation de famille monoparentale. Les salaires moyens des personnes qui ont travaillé pendant cette pandémie sont une catastrophe."

Manon est responsable de la médiathèque d’une commune tourangelle. Les portes ont fermé avec le confinement, mais elle ne pouvait s’imaginer rester inactive : "Le CCAS de la collectivité a continué à travailler pour les missions sociales. Je me suis porté volontaire pour le soutien aux personnes isolées, pour vérifier qu’elles ne manquaient d’aucune aide alimentaire ou sociale. Par la suite, j’ai participé à la création d’un réseau de bénévoles pour la fabrication de masques en tissu destinés aux citoyens."
Sur les femmes en première ligne, Manon a fait le même constat, pour des professions dont on a peut-être moins parlé :

"Dans la fonction publique territoriale, je me suis rendu compte que la très grande majorité des métiers qui étaient actifs pendant cette période-là étaient tenus par des femmes. Que ce soit au niveau du CCAS, mais aussi plus généralement dans l’Administration. Par exemple les ATSEM, pour garder les enfants des personnels soignants"

On ne lâchera rien

Manon, bien sûr, espère qu’enfin, à la lumière de cette crise, toutes ces femmes seront considérées comme elles le méritent :

"Je ne peux qu’espérer qu’il y ait une mise en lumière de ces professions qui ne sont pas valorisées. D’un point de vue financier, mais aussi d’un point de vue humain, il ne faut pas l’oublier."

La coprésidente d’Osez le Féminisme 37 ne se montre guère optimiste, mais elle est bien décidée à se battre :

"Revalorisation des salaires et des conditions de travail, arrêt des temps partiels imposés… Il y a tellement de choses à mettre en place. Mais il faudra que cela se fasse sous l’impulsion des pouvoirs publics, ça risque d’être long et compliqué. En tout cas, nous, on ne lâchera rien."

En petit comité devant la préfecture
Pour mettre en avant le travail des femmes au cours de la crise sanitaire, quelques militantes d’OLF 37 se sont rassemblées, au premier jour du déconfinement, devant la préfecture d’Indre-et-Loire. Pas d’appel à manifester, puisque les rassemblements de plus de dix personnes sont interdits, mais juste une action symbolique avec masques barrés d’une croix, pancartes et…respect des gestes barrières.

Et, bien sûr, des revendications : revalorisation des salaires précaires dans les filières dites « féminisées », arrêt des temps partiels imposés pour les femmes. "Osez le Féminisme 37" réclame par ailleurs "un examen en profondeur de la mixité des métiers, un changement global dans l’orientation des jeunes, pour ne plus avoir un marché du travail sexué et par conséquent inégal."
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