Le conseil de la faculté de médecine de Tours a adopté à l'unanimité une motion demandant à l'association des carabins de Tours de se dissoudre et de libérer ses locaux. Une décision qui fait suite au déploiement d'une banderole sexiste lors d'une soirée d'intégration organisée par l'association en septembre 2024.
Ce lundi 3 février, la sanction est tombée pour les Carabins de Tours. Le conseil de la Faculté de médecine a voté à l'unanimité une motion demandant à l'association étudiante de "procéder à sa dissolution", de "transférer ses actions pédagogiques et d'entraide étudiante vers les autres associations" ainsi que de libérer les locaux qu'elle occupe.
La conséquence de l'affaire de la banderole sexiste
Cette décision du conseil fait suite au scandale de septembre dernier. Au cours d'une soirée d'intégration organisée par les Carabins, des étudiants en médecine avaient déployé une banderole sexiste sur laquelle on pouvait voir le dessin d'une femme entièrement nue, inconsciente et plongée dans un verre à cocktail, surplombée d'un pénis duquel s'échappaient des gouttes de sperme. Sous l'image, une légende indiquait "GHBites", en référence au GHB, la drogue dite "du violeur".
La photo de la scène avait largement circulé sur les réseaux sociaux et provoqué un tollé sur la toile. D'autant que le scandale intervenait en pleine affaire Gisèle Pélicot, droguée et violée par son propre mari et 51 autres hommes. Plusieurs associations féministes mais aussi étudiantes avaient alors manifesté devant l'entrée de l'université.
"Ces dérives jettent un discrédit sur l'ensemble de la communauté universitaire"
Dans un communiqué envoyé à la presse ce mardi 4 février, le président de l'université a dit prendre "acte de cette décision" et la soutenir. "Ces dérives jettent un discrédit sur l'ensemble de la communauté universitaire. Je prends ce sujet très au sérieux et n'hésiterai pas à les sanctionner", a déclaré Philippe Roigeard.
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Le Doyen de la faculté, Denis Angoulvant, ajoute quant à lui que l'université doit "accompagner les étudiants vers des pratiques plus responsables, sans stigmatisation mais avec une exigence forte en matière de prévention."
L'université avait, depuis les faits, déjà coupé les subventions de l'association, diligenté une enquête interne et fait un signalement à la procureure de la République de Tours qui avait ouvert une enquête pénale.
Un rapport attendu
L'université ajoute qu'elle devrait recevoir prochainement les conclusions d'un rapport demandé auprès de l'Inspection générale de l'Education du Sport et de la Recherche et affirme qu'elle "en tirera toutes les conséquences", laissant entendre que d'autres poursuites pourraient être engagées contre l'association.
TÉMOIGNAGES. "Des hommes droguent sciemment des femmes pour les violer. C'est grave qu'un étudiant en médecine puisse dire que c'est carabin"https://t.co/L1py7UankE
— France 3 Centre-Val de Loire (@F3Centre) October 3, 2024
Contactée, l'association des Carabins de Tours n'a, pour l'instant, pas répondu à nos sollicitations. Régie par la loi 1901, elle ne peut être dissoute par l'université qui ne peut que demander au bureau de l'association de procéder lui-même à la dissolution.