A l'exception de quelques grands axes de transit qui resteront limités à 50 km/h, l'ensemble de la ville de Tours passe en zone à 30 km/h dès le mois prochain. Une mesure qui avait été annoncée et qui s'inscrit dans la politique municipale en faveur des mobilités douces et d'une ville apaisée.
S'il est symboliquement fort, le passage de la ville en zone 30 n'a rien d'une révolution : en réalité 80% des rues de Tours étaient d'ores et déjà limitées à 30 km/h.
"Cette mesure vient simplement compléter notre projet de mobilité sur la ville, précise Emmanuel Denis, maire Les écologistes de Tours. L'idée est vraiment de simplifier les choses, de ne plus avoir à se poser la question si l'on est ou pas en zone 30. Il s'agit d'une inversion de la norme, la limitation à 30 devient la règle, la limitation à 50 est l'exception."
Une ville plus lisible et des espaces libérés
Seules quelques grandes artères vont rester limitées à 50 km/h, là où les habitations sont suffisamment éloignées de la chaussée. Mais, attention, quelques axes très fréquentés dans la traversée de Tours, comme les quais de Loire ou les boulevards Béranger et Heurteloup vont, quant à eux, se retrouver limités à 30 km/h.
"Ce dispositif va permettre une meilleure lecture de la ville, estime Armelle Gallot-Lavallée, conseillère municipale en charge des mobilités douces et de la sécurité routière. Les axes demeurant limités à 50 seront signalés par un marquage au sol, déjà réalisé par les services de la ville. Mais tous les panneaux signalant l'entrée ou la sortie des zones limitées à 30 vont être enlevés. Et puisqu'ils sont implantés sur les trottoirs, cela va libérer de l'espace pour tous les piétons."
Améliorer la sécurité des plus vulnérables
C'est avant tout l'objectif d'une plus grande sécurité routière qui a conduit la municipalité à opter pour la zone 30. Les deux élus expliquent qu'à 30 km/h, le champ de vision augmente, la distance de freinage est réduite de moitié, la violence du choc diminue également considérablement :
"La mortalité est sept fois plus élevée à 50 km/h", explique Mme Gallot-Lavallée. Le passage en zone 30 doit donc permettre de renforcer la sécurité des usagers les plus fragiles, piétons, cyclistes, et, bien sûr, les enfants.
Réduction des nuisances sonores et de la pollution, attractivité commerciale renforcée, les élus n'attendent que des avantages de ce passage en zone 30, une amélioration globale du cadre de vie pour les habitants et un meilleur partage de l'espace public. Un pas de plus vers la "ville apaisée", chère à Emmanuel Denis.
Le maire espère aussi promouvoir la mobilité active, rappelant que, dans le code de la route, toutes les rues sont à double sens cyclable dans les zones 30.
"En ville, tout déplacement inférieur à 6 kilomètres est plus rapide à vélo, ajoute Armelle Gallot-Lavallée. Les automobilistes se trompent en pensant gagner du temps avec leur voiture, on peut espérer que certains vont se décider à opter pour le vélo !"