ENTRETIEN. "La Roue tourangelle reste une course très ouverte" pour l'ancien cycliste professionnel Jérémy Roy

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En retraite sportive depuis 2018, le Tourangeau Jérémy Roy s'est confié sur la 21ème édition de la Roue tourangelle ce dimanche 26 mars puis est revenu sur sa carrière de cycliste professionnel.

Le Tourangeau Jérémy Roy est toujours dans le monde du cyclisme, sa passion reste intacte. Désormais responsable des partenariats et développement technique chez son équipe de toujours Groupama FDJ, il est revenu sur sa carrière et aborde le tracé inédit de cette étape de la coupe de France. Il sera aussi consultant de France 3 Centre-Val de Loire ce dimanche 26 mars pour la Roue tourangelle.

Que représente la Roue tourangelle pour toi ?

"Le classement de la Coupe de France est très serré, il y a déjà eu pas mal de manches avec des vainqueurs différents à chaque fois. Il y a Laurence Pithie (Groupama FDJ) qui a enchainé un sacré week-end en faisant deuxième à Classique Loire Atlantique et premier à Cholet Pays de la Loire et a du coup pris la tête avec un petit peu d'avance (85 pts, 21 points sur le deuxième Axel Zingle). La Coupe de France reste une épreuve ouverte et permet à des jeunes coureurs de s'aguerrir.

Ça fait toujours plaisir de revenir sur ces terres et de voir cette épreuve continuer de perdurer. C'est toujours particulier de rouler sur des routes que l'on connait par cœur.

Jérémy Roy

J'avais participé à la Roue tourangelle en amateur à sa création puis en professionnel lorsqu'elle est passée pro en 2015. En 2015, la fin de parcours était la même, ça c'était bien passé où j'avais un peu le statut de protégé donc j'ai tenté ma chance plusieurs fois et finalement je me suis mis au service d'un équipier où Mickael Lesage avait remporté l'épreuve (en 2013). 

Comment imagines-tu cette 21ème édition ?

Comme toujours la Roue tourangelle est vraiment usante avec son enchainement de petites bosses. On n'a pas de très longues bosses en Touraine mais aller chercher des petites bosses pentues des Coteaux, c'est dur, ça enchaine et dès que l'on a un coup de "moins bien" on passe par la fenêtre.

Les petites bosses, c'est la signature de la Roue tourangelle, c'est dur de comparer avec d'autres épreuves. Les gars finissent toujours fatigués avec cet enchainement.

Jérémy Roy

Ce n'est pas pour ça que l'on élimine tous les sprinteurs, il y a toujours cette part d'incertitude où l'on se demande si c'est un baroudeur qui va partir dans le final, ou si ça va se regrouper au sprint ou une échappée au long cours comme c'est déjà arrivé surtout lorsqu'il y a de mauvaises conditions. Ça reste une course très ouverte.

Quels souvenirs gardes-tu de ta carrière professionnelle ? 

C’est dur d’en sélectionner précisément. On vit beaucoup de choses et 16 ans de carrière, ça fait beaucoup de souvenirs. Ce qui va venir en premier à l’esprit, c’est le Tour de France, mon prix de super combattif en 2011, mes quelques victoires puis en fin de carrière l’accompagnement auprès de Thibault Pinot. Ma dernière semaine de carrière était magique, j’ai pu faire Paris-Tours et le tour de Lombardie auprès de Thibault qui le remporte et me le dédie. Puis finir aux Herbiers au lendemain du Lombardie auprès de ma famille, c’était intense.

As-tu eu du mal à te mettre en retrait pour faire briller Thibault Pinot ?

J’ai eu la chance sur ma première partie de pouvoir faire ma propre carrière, aller chercher mes résultats, tenter des choses en électron libre. Quand Thibault est arrivé, tout jeune, il n’a pas été leader tout de suite mais on a rapidement détecté son potentiel. Je me suis retrouvé à l’accompagner souvent sur les courses. Il m’a fait évoluer aussi car nous (FDJ), on n’avait jamais eu de gros leaders à épauler, sans faire injures aux autres coureurs. C’était nouveau pour l’équipe et on a su construire une structure autour de lui et de son projet. Ma deuxième partie de carrière c’était ça, aller chercher des victoires par procuration.

J’ai eu la chance de pouvoir aller chercher mes résultats avant, d’avoir pu pouvoir le faire. Je me suis aussi rendu compte de mes limites, je savais que je ne pouvais pas progresser encore énormément. Il faut aussi savoir faire sa part d’autocritique et d’auto jugement pour savoir reconnaitre qu’il y a meilleur et qu’il y avait des belles choses à aller chercher ensemble.

C’était devenu un vrai sport d’équipe où je devais protéger mon leader au mieux. J’avais un petit peu ce rôle de guide, de grand-frère ou aussi de le temporiser un petit peu des fois, de le calmer (Rires).

Comment définirais-tu ce prix du combattant au Tour de France 2011 ?

Ça me représente. Chez les amateurs ou chez les pros, j’ai toujours eu un tempérament offensif, je n’aimais pas rester au chaud dans le peloton et attendre le final. Il fallait attaquer, mettre le feu. Sur ce tour 2011, on n’avait pas de leader à protéger donc c’était vraiment carte blanche.

Une année particulière aussi parce que j’ai eu la naissance de ma fille une semaine avant le tour. Du coup c’était chargé en émotions. J’étais libéré, je ne voulais pas partir sur le tour sans rien faire car ce n’est pas tout de même pas rien d’abandonner sa femme et sa fille au bout d’une semaine. J’ai marqué un petit peu mon histoire avec ça.

Comment se déroule ton après carrière ?

C’est intense. J’ai eu la chance d’être contacté rapidement, j’ai enchainé pas mal de métiers. J’ai été consultant pour l’Union Cycliste Internationale. J’ai eu une mission à la Fédération Française de Cyclisme et puis j’ai créé une petite marque de vêtements de vélo. L’équipe FDJ m’a ensuite rappelé puis j’ai été consultant à la chaine l’Equipe dans la foulée.

Groupama FDJ m’a proposé un poste pour gérer les partenaires techniques, tout ce qui touche au vélo et aux coureurs. Je gère le développement produit, les approvisionnements. Un poste à plein temps et je continue quelques piges pour l’Equipe de temps en temps."

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