L'ASFT, Accueil sans frontières en Touraine, regroupe une dizaine d'associations luttant contre la précarité. Ce collectif organise jeudi 30 juillet à 19h un repas devant la gare de Tours. Une opération qui va au-delà de l'aide alimentaire, puisqu'il s'agit de recenser les personnes vivant à la rue.
RESF, Utopia 56, Chrétiens Migrants, la Table de Jeanne-Marie, etc, nombre d'associations à Tours viennent en aide aux personnes qui vivent dans la plus grande précarité. Il y a un peu plus d'un an, elles se sont regroupées, pour plus d'efficacité, au sein d'un collectif baptisé Accueil sans frontières en Touraine (ASFT).
"Nous regroupons une dizaine d'associations qui s'occupent notamment des personnes à la rue", explique Anne Grandet, membre de l'ASFT, "qu'ils soient ou non migrants". Des associations militantes et non subventionnées, indépendantes de l'Etat.
Nous nous sommes mis ensemble pour interpeler les pouvoirs publics avec plus de force quand une situation nous paraît insupportable en tant que citoyens. Et pour sensibiliser la population, aussi.
Des sans-abri toujours plus nombreux
Ce n'est malheureusement pas un phénomène nouveau à Tours, mais les militants constatent une recrudescence du nombre de personnes vivant dans la misère, logées de façon très précaires ou sans-abri :"Beaucoup de personnes sont à la rue", poursuit Anne Grandet, "on remarque par exemple des nouveaux-venus à la table de Jeanne-Marie. On s'est dit qu'il serait intéressant de tenter un recensement, un comptage assez précis".
Restait à trouver une méthode, l'idée d'un grand repas partagé s'est imposée. "Nous avons prévu de préparer environ 150 repas, jeudi 30 juillet, à la Table de Jeanne-Marie" énumère la bénévole. "Et à partir de 17 heures, 40 bénévoles répartis en équipes de 4 vont sillonner les quartiers de Tours pour aller à la rencontre des personnes à la rue et leur proposer de venir au repas." Ce dernier sera servi devant la gare de Tours de 19h à 23h, et les associations vont également distribuer des masques avec l'aide de la municipalité de Tours. "Nous espérons ainsi avoir une idée assez précise du nombre de personnes sans-abri, et de leur situation actuelle."
Un recensement que le collectif espère suivi d'effets. L'objectif est bien de mettre en évidence la gravité de la situation pour faire pression sur les "décideurs".
"Nous allons porter ces données à la connaissance de tous les pouvoirs publics", précise la militante d'ASFT. "La Préfecture, bien sûr, mais aussi le Conseil départemental, la municipalité, tous les services concernés." En espérant, dit-elle, que cela contribuera à une prise de conscience et mènera à des actions visant à améliorer la situation. "Il s'agit d'un état des lieux, mais il y a une symbolique, aussi. Il s'agit de tendre la main aux personnes qui se retrouvent à la rue et montrer à tous que nous ne sommes pas différents, en fait."