"On subit des augmentations sans pouvoir rien dire" : ce TGV vers Paris voit ses prix augmenter, grogne et incompréhension parmi les habitués

Si vous êtes habitués des TGV Paris-Tours, ou l'inverse, les tarifs augmentent encore en 2025. Une hausse des prix diversement appréciée parmi les voyageurs quotidiens de ce train à grande vitesse.

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Pour 2025, la SNCF a annoncé une hausse sur les prix des billets de train. Elle concerne tous les trains, qu'il s'agisse du TGV INOUI ou OUIGO. L'augmentation peut atteindre 1,5%, ce qui représente environ 70 centimes d'euro par ticket

La ligne Paris-Tours (Indre-et-Loire) est justement desservie par le TGV INOUI, mais aussi par le OUIGO si l'on intègre la gare de Saint-Pierre-des-Corps (Indre-et-Loire). La liaison n'est pas épargnée par ces relèvements tarifaires.

Une décision accueillie de façon mitigée par les usagers. 

Opinions mitigées sur ce changement des tarifs

En gare de Tours, les passagers interrogés s’inquiètent plus ou moins de cette hausse des tarifs. "Je n’ai pas noté d’augmentation sensible récemment, mais je pense que si c’était moins cher, ce serait mieux", note un usager avant de monter dans son train. Peu d’inquiétude, comme une autre voyageuse qui trouve que cette hausse est justifiée : "Si le cours de la vie augmente, je ne vois pas pourquoi les prix de la SNCF n’augmenteraient pas. C’est indispensable que le service survive, donc il y a besoin d’argent pour ça je pense".

Il y a en revanche d’autres personnes qui s’offusquent de ces changements de prix, comme chaque année. "C’est vrai qu’on a souvent des augmentations qui arrivent au 1ᵉʳ janvier. Cela ne s’arrête pas, et c’est assez lourd. On a des abonnements qui sont relativement chers, et qui malgré le nombre de voyageurs, ne sont pas amortis", déplore une voyageuse habituée de la ligne.

Malgré les astuces que peuvent adopter certains et certaines, cela ne suffit pas à contrer ces évolutions des tarifs. "Je réserve mes billets une semaine à l’avance, et ils ne sont pas trop chers. Je paie 21 euros pour faire Poitiers-Le Mans, et en fin de semaine, le prix passe souvent à 37 euros. J’anticipe mais ce n’est pas évident. J’avais des cours en moins cette semaine et j’aurais pu partir plus tôt, mais comme j’avais déjà réservé, il était trop tard" avance une autre jeune passagère.

Une ligne fréquentée mais parmi les plus onéreuses

La colère est encore plus forte, parmi les habitants de Tours qui viennent travailler à Paris.

Chaque année, nous subissons une hausse comprise entre 5 et 10%, peu importe l’environnement, le contexte. À croire que la SNCF veut se débarrasser des 4000 abonnés sur la ligne Tours-Paris.

David Charretier, président de l’association des usagers de la SNCF Tours-Paris

"Il s’agit d’une clientèle fidèle, et qui a besoin du TGV pour aller travailler au quotidien à Paris. Cela représente entre 5 et 10% des travailleurs tourangeaux : on subit des augmentations sans pouvoir rien dire", s’indigne David Charretier.

Une hausse qu’il constate lui-même, et qu’il peine à expliquer : "On a du mal à comprendre que ce coût au kilomètre soit le plus élevé de France, selon l’association UFC-Que choisir. On est vraiment la ligne française la plus chère de France, elle arrive juste après Lille-Londres et Paris-Bruxelles. On pense qu’on est une clientèle d’abonnés, une clientèle ‘captive’ : la SNCF ne fait pas trop d’efforts pour attirer de nouveaux clients. Les 4000 abonnés de la ligne la rendent rentable, il n’y a pas d’autres explications."

Le représentant de ce collectif a vu aussi le prix de ses titres de transport monter en flèche. À tel point que certains de ses compagnons d’infortune ont dû se résoudre à des dépenses supplémentaires et imprévues. "En 2013, je payais mon forfait mensuel 454 euros. Douze ans plus tard, ce sera 711 euros, soit le prix de la location d’un studio à Paris. On passe la barre fatidique des 700 euros, donc beaucoup de mes collègues ont choisi de prendre un petit studio ou une chambre de bonne dans la capitale", relate David Charretier.

À comparer avec les statistiques de l’institut national des statistiques économiques (Insee), qui constate une augmentation du prix des billets qui atteint 15,3%, entre janvier et avril 2022. L’organisme recense aussi une hausse qui atteint plus de 40%, sur les 10 dernières années.

Des demandes non-satisfaites selon les usagers

Cette ligne de TGV est pourtant très importante pour ces "navetteurs". "Cela devient vraiment très compliqué de vivre à Tours et de travailler sur Paris. Encore une fois, ce n'est pas forcément un choix d'aller travailler sur Paris. C'est parce qu'on a des emplois quelquefois qui sont dépendants d'entreprises, comme le digital ou l'international. Des entreprises où nous travaillions ont fermé, et on a dû trouver du travail là où il y en avait, donc à Paris et en région parisienne. Cela devient effectivement compliqué : on est un peu en ‘mode survie’ sur ces trajets", détaille le président de ce collectif d’usagers.

Ces passagers estiment que ces évolutions ne vont pas avec la qualité de service constatée. "Depuis le début de l'année, c'est une catastrophe. Plusieurs TGV, notamment du matin, n’ont pas été mis à disposition par problème de ou manque de matériel. Ils disparaissent tous les jours, ou sont très en retard. 1h15 de trajet, et encore, sans les retards. Entre 30 et 50 minutes de retard sur un trajet d'une heure : on arrive tard au travail et on est obligé de repartir plus tôt. Or, l’idée est d’arrivée avant 9h00 à Paris, pour avoir le temps après de prendre des transports en commun pour nous amener sur nos lieux de travail", tonne David Charretier.

Selon lui, le temps de trajet s’est dégradé au fur et à mesure du temps. 1h15 au lieu de 55 minutes, qui finissent par se répercuter dans la vie quotidienne : "On a perdu 15 à 20 minutes de temps de trajet. Au quotidien, avec l'aller-retour, cela fait 30 à 40 minutes de perdues. Sans compter les temps de métro ou de bus pour rejoindre nos entreprises à Paris. Et pour rejoindre la gare de Tours ou Saint-Pierre-des-Corps, de chez nous. Des temps de trajet quotidiens qui sont énormes, c'est fatigant."

De son côté, la SNCF affiche toujours un temps de trajet "le plus court" entre Paris et Tours à 51 minutes. C’est ce que relate l’agence de voyages en ligne SNCF Connect, filiale de l’opérateur ferroviaire. Plus loin sur cette même page, elle précise aussi un temps de trajet direct "en 1h15 pour les TGV INOUI de Paris Montparnasse à la gare de Tours". À noter que ces temps concernent les deux gares de l’agglomération tourangelle, soit Saint-Pierre-des-Corps et Tours.

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