"Aberrant, inadmissible et scandaleux" : agression de supporters de Nîmes lors du match de football contre Châteauroux, une enquête est ouverte

Alors que la Berrichonne de Châteauroux recevait le Nîmes Olympique à l'occasion de la 18ᵉ journée de National 1, "entre 30 et 50 individus" cagoulés et armés ont fait irruption dans les tribunes pour s'en prendre aux supporters nîmois. Un événement imprévisible, puisqu'il s'agirait de supporters de Montpellier venus spécialement pour en découdre.

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"Inacceptables et honteux." C'est ainsi que la Berrichonne de Châteauroux qualifie les faits qui se sont déroulés hier pendant sa rencontre face à Nîmes en National 1. Sur le terrain, le spectacle était au rendez-vous avec une victoire 3-2 de la Berrichonne. Mais ce sont surtout les actes de violence dans les tribunes qui ont retenu l'attention. Au début de la deuxième mi-temps du match, "entre 30 et 50 individus" ont fait irruption dans la tribune réservée aux supporters du Nîmes Olympique et des échanges de coups ont eu lieu faisant quatre blessés.

"À priori, l'objectif était d'abord manifestement d'être violent et d'emporter une banderole", explique Brice Tayon, adjoint au maire de Châteauroux, délégué à la Sécurité, à la Protection de la population et à la Démocratie locale. Le procureur de la République de Châteauroux a ouvert une enquête. 

"Il n'y avait aucune raison de dimensionner autrement le dispositif de sécurité"

"Les faits ont duré à peine deux minutes, et les individus violents sont repartis immédiatement", retrace Brice Tayon. Peu après le coup d'envoi de la deuxième mi-temps de Châteauroux-Nîmes, ce groupe de 30 à 50 personnes cagoulées, armées de barres de fer a fait irruption dans les travées du stade Gaston Petit. Ils s'en sont alors pris à la quinzaine de supporters nîmois qui avait fait le déplacement dans le Berry.

Entre "30 et 50 individus" cagoulés et armés de barres de fer ont fait irruption en plein milieu du match entre Châteauroux et Nîmes pour s'en prendre aux supporters nîmois. © @nationalfoot_ - X

"Les agents de sécurité filtrent les entrées, même quand le match a commencé, parce qu'il y a des retardataires et il y a les forces de sécurité aux abords", détaille l'adjoint à la sécurité de la ville de Châteauroux. "Sauf qu'ils ne sont pas rentrés par une entrée officielle, il y avait simplement des grilles cadenassées. C'est en fracturant les cadenas qu'ils ont pénétré dans le stade." À partir de ce moment-là, tout est allé très vite. L'alerte a été donnée par les stadiers, mais les individus ont eu le temps de repartir avant l'intervention des forces de l'ordre.

La difficulté, c'est que ces individus ont pénétré par effraction dans un stade qui était clôturé et rien ne laissait présager de tels agissements.

Brice Tayon, adjoint au maire de Châteauroux, délégué à la Sécurité, à la Protection de la population et à la Démocratie locale

Des faits qui ont pris tout le monde par surprise, car si certains matchs de football sont "à risque" ou "potentiellement à risque", ce n'était pas le cas de la rencontre entre la Berrichonne et le Nîmes Olympique. "Le risque s'évalue en fonction des deux équipes qui sont sur le terrain. Entre Châteauroux et Nîmes, il n'y avait strictement aucune raison de penser que des incidents pourraient se produire, donc il y avait un dispositif de sécurité qui avait été proportionné tout à fait normalement, comme habituellement", assure Brice Tayon. L'élu relève par ailleurs que depuis qu'il est élu, en 2020, il n'y a jamais eu d'incident au stade Gaston Petit.

Un conflit entre montpelliérains et nîmois

L'événement pourrait avoir été provoqué par des "éléments extérieurs" qui n'auraient rien à voir avec le match entre Châteauroux et Nîmes. "D'après les informations qui sont en ma possession, il s'agirait de "supporters" de Montpellier. Des gens qui ne seraient, à priori, peut-être pas à leur coup d'essai. Mais "supporters", ce n'est pas le terme à mon avis", lance Brice Tayon. "Les faits sont des conflits antagonistes entre nîmois et montpelliérains", confirme de son côté le procureur de la République de Châteauroux, David Marcat. La rivalité entre les supporters des deux villes situées à une soixantaine de kilomètres l'une de l'autre est, en effet, bien connue et date de plusieurs dizaines d'années.

  

Quand il y a le moindre doute sur l'existence d'un risque, le dispositif de sécurité interne au club et le dispositif qui relève de l'ordre public sont renforcés. Mais encore faut-il que le risque soit avéré ou simplement éventuel.

Brice Tayon, adjoint au maire de Châteauroux, délégué à la Sécurité, à la Protection de la population et à la Démocratie locale

Parmi les supporters nîmois, quatre personnes ont été blessées légèrement. Elles n'ont pas souhaité déposer plainte. "Heureusement, il n'y a pas de répercussions physiques graves, cela a duré 1 minute 30 et les choses ont très rapidement été circonscrites, mais le principe est tout simplement scandaleux, réagit Brice Tayon. Si ça se confirme que ces énergumènes viennent de Montpellier, il va falloir faire le ménage !"

Par communiqué, le club de la Berrichonne de Châteauroux, s'est dit "choqué par ces agissements", "condamne fermement ces violences et apporte son soutien aux victimes, ainsi qu’au Nîmes Olympique." Le club berrichon annonce déposer plainte à laquelle la Fédération Française de Football (FFF) a annoncé s'associer. Dans un communiqué diffusé le 25 janvier, la FFF "condamne avec la plus grande fermeté" ce qu'elle qualifie d'"actes de violence intolérables".

Une enquête est ouverte par le parquet de Châteauroux afin d'identifier les protagonistes, notamment à l'aide des dispositifs de vidéosurveillance. "J'entends bien qu'ils soient jugés et sévèrement condamnés", souhaite l'adjoint à la sécurité de Châteauroux, Brice Tayon.

Après leur défaite, les joueurs nîmois sont allés s'enquérir de l'état de leurs supporters. Ils disent être abattus par ces événements, comme le relaie Midi Libre. Leur entraîneur, Adil Hermach dénonce, lui, "une agression, une descente pour faire mal".

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