Grande danseuse aux seins nus, charmeuse de serpents, Sarah Caryth est l'une des premières femmes dompteuses de lions.
Née en 1897 dans la creuse, dont les familles étaient originaires de St Benoit du Sault et Saint Lactencin dans l’Indre, Sarah Caryth a vécu une partie de son enfance à Châteauroux et Orléans avant de rejoindre la capitale où elle s’initie à la danse classique et la danse hindoue.
Très vite sa personnalité singulière est remarquée par le tout-Paris, elle travaille alors avec Mistinguett au Casino de Paris et enchaine les spectacles dans toute l’Europe !
À la fin des années 20, cette artiste saltimbanque quitte Paris et emménage dans la maison de sa grand-mère paternelle à Saint Lactencin où elle va installer ses fauves : 4 lionnes, des hyènes et un lion.
En janvier 1933, elle ira jusqu’à faire poser trois dents en or sur son lion « Prince » grâce à l’aide de son dentiste. Ce dernier s’était cassé trois crocs sur une grille.
Sarah Caryth a donc voulu le soigner mais, en tant que femme de spectacle, elle va orchestrer l’opération sur la scène de l’Apollo à Châteauroux.
Un film d’époque en témoigne et ce que l’on voit serait irréalisable aujourd’hui car l’animal n’a pas été anesthésié pour subir cette opération.
Il est mort en mai 1933, abattu par les frères Amar lors du gala de la presse à Paris. Très agressif il avait failli manger un journaliste dompteur amateur.
La fantaisie de Sarah Caryth s’exprimera aussi durant la Seconde Guerre Mondiale où elle tiendra à Châteauroux, un restaurant avec son mari André Rancy, directeur de cirque, dans lequel les clients partageaient leurs tables avec ses animaux.
L’artiste de cirque continuera toute sa carrière à participer à des fêtes, des foires et expositions et terminera sa vie dans une belle roulotte en diseuse de bonne aventure. Elle meurt en 1979 à 82 ans et repose à Châteauroux.
Le Manoir des Fauves
Aujourd’hui celui que l’on appelle Le Manoir des Fauves à Saint-Lactencin, où elle vécut entre 1928 et 1941, se visite avec un Musée consacré au parcours de l’artiste.
Le rez-de-chaussée rassemble des photos, programmes de spectacles, objets et publications. La propriétaire actuelle, Isabelle Hannequart, raconte cette histoire avec passion, elle a d’ailleurs écrit un livre "La dame du cirque".
En 2016, Adyl Abdelhafidi a réalisé un documentaire de 52 minutes consacré à cette femme éprise de liberté.