Des urgences surchargées, des plans blancs décrétés dans plusieurs hôpitaux de la région : l'épidémie de grippe frappe bien le Centre-Val de Loire. Pourtant face à la recrudescence du nombre de malades, les doses de vaccins en pharmacie, elles, viennent à manquer.
Orléans, Vierzon, Dreux... Les hôpitaux de la région à déclarer le plan blanc sont de plus en plus nombreux. La cause ? Un afflux massif de patients dû à l'épidémie de grippe qui sévit dans tout le pays et qui force les établissements de soin à s'adapter. Alors que la demande de vaccination demande, les doses en pharmacie se font de plus en plus rares.
Une campagne de médiatisation tardive
Sébastien Michel, co-président du syndicat des pharmaciens de l’Eure-et-Loir est formel : si certaines pharmacies ont encore des doses en stock, "la situation est plus que tendue dans la région". Pour lui, ce qui explique notamment cette pénurie qui intervient à un moment clé de l'épidémie réside dans une campagne de prévention qui a été tardive. "Les appels à la vaccination et la communication autour de la vaccination ont été tardifs. Alors que normalement la campagne commence fin octobre, voire début novembre, on a remarqué assez peu de mobilisation des pouvoirs publics", assure-t-il.
Un ras-le-bol généralisé vis à vis de la vaccination
Mais le problème ne saurait se résumer à cela. "On remarque un ras-le-bol de la part de la population vis-à-vis de la vaccination en générale", poursuit le professionnel de santé. Le peu de personnes vaccinées a contribué à accélérer la propagation du virus. Ce qui pose un problème d'ordre logistique. En effet, les pharmacies commandent un nombre de doses de vaccin en se fiant aux données des années précédentes. Or, compliqué pour les praticiens d'anticiper que l'épidémie de cette année serait plus sévère que les précédentes.
Un coût certain pour les pharmaciens
Finalement, ces doses de vaccins représentent une part non-négligeable dans le budget des pharmacies. Sébastien Michel l'estime à environ 20 000 € pour son officine, ce qui explique qu'il ne dispose que d'un stock limité de vaccins : "D'habitude on en commande pas des quantités trop importantes, car en cas d'invendus, les laboratoires ne reprennent que 10 à 20 % du coût total".
Des négociations entre l'Etat et les laboratoires pharmaceutiques devraient permettre un réapprovisionnement dans les meilleurs délais.
Article écrit par Noah Gaume