Définitivement fermé depuis le 5 janvier 2025, le parc Marineland en Côte d'Azur proposait des spectacles de cétacés, qui seront interdits en France l'année prochaine. Quelles réactions et qu'en est-il pour le zoo de Beauval (Loir-et-Cher) ?
Le parc Marineland d'Antibes a fermé définitivement ses portes le 5 janvier dernier. L'avenir des deux orques du parc, Wikie et de son fils Keijo, reste encore à déterminer. En 2026, une loi sera promulguée et interdira "les spectacles incluant une participation de spécimens de cétacés et les contacts directs entre les cétacés et le public". Le parc a aussi vu sa fréquentation drastiquement baissée depuis quelques années.
"C'était un parc innovant dans les années 60, cette décision est propre à Marineland, mais pour éviter la fermeture, je pense qu'ils auraient dû faire des travaux sur les installations pour améliorer la qualité et développer des programmes de recherche, explique Rodolphe Delord, directeur général du ZooParc de Beauval. "Ils ont fait d'autres choix, ils auraient pu changer les spectacles, faire des animations pédagogiques."
Pour Muriel Arnal, présidente de l'association de défense des animaux et de l'environnement, One Voice, cette fermeture "est due à une faible affluence". Pour elle, la raison est simple : "Il n'y a plus personne dans les gradins, les gens comprennent la souffrance des animaux."
On a tous vécu le confinement avec l'enfermement, est-ce qu'on a envie que les animaux vivent la même chose ?
Muriel Arnal, présidente de l'association One Voice.
Faire de la pédagogie
Le ZooParc de Beauval (Loir-et-Cher) n'est pas concerné par la loi qui interdira les spectacles de cétacés, car elle concerne les mammifères marins, à savoir les baleines, les dauphins et les marsouins. "Parmi les 36 000 animaux du zoo, nous avons des otaries, loutres, lamantins, mais pas de cétacés", explique le directeur.
"Il faut tourner les spectacles de manière pédagogique et non faire de l'amusement, nous faisons de la sensibilisation et de l'éducation pour les enfants urbains qui sont déconnectés du monde sauvage", souligne-t-il.
Agrandir l'habitat des animaux
Si le zoo de Beauval attire de plus en plus de visiteurs chaque année, c'est, selon le directeur, en grande partie grâce aux améliorations faites depuis des dizaines d'années.
Certains mammifères aquatiques ont connu des améliorations dans le parc. "En 2000, nous avons déplacé les lamantins dans un bassin 10 fois plus grand, avec une capacité d'environ 2 000 m³ d'eau", souligne le directeur. "Les otaries disposent de 3 000 m³, ce sont des animaux qui bougent énormément, il y a aussi huit soigneurs en permanence avec eux".
Ces animaux, nés en parc zoologique, ne pourront jamais rejoindre leur habitat naturel. "On essaie de reproduire au mieux les comportements, ces animaux sont mieux dans des basins de qualité. Sans ça, beaucoup d'espèces auraient disparu, le milieu naturel est difficile pour eux", complète le directeur.
Un delphinarium n'a pas vu le jour en 2016
Il y a près de 10 ans, le zoo de Beauval envisageait de créer un delphinarium qui n'a pas finalement pas vu le jour. En 2016, l'association de défense des animaux et de l'environnement, One Voice, s'opposait fermement à ce projet. "Chaque année, nous avons un budget pour des projets, cette année-là, nous avons opté pour un Dôme Équatorial", précise le directeur.
La présidente de One Voice est soulagée que le projet n'ait pas été créé.
C'est ajouter du pire au pire, de la souffrance, encore de la souffrance, ces animaux meurent d'ennuie et de stress. Le problème des zoos, c'est qu'ils sont obligés de présenter de nouveaux spectacles en permanence.
Muriel Arnal, présidente de l'association One Voice.
Montrer les vieux animaux malades du zoo au public
L'association One Voice "milite pour une transformation des zoos". Pour Muriel Arnal, l'une des solutions serait de montrer la réalité telle qu'elle est : "que les vieux animaux malades puissent être vus par le public, il faudrait apporter de la pédagogie, les animaux malades n'ont pas à êtres enfermés dans les coulisses."