Race ancienne et rustique, très bien répertoriée dans les années 1900, la poule de Contres a presque disparu de nos basses-cours. Mais à l'heure du retour à l'identité locale, au circuit court et à la qualité, plusieurs passionnés de cette race tentent de la réhabiliter.
Plumage blanc, hermine noire et pattes grises... Elle est un patrimoine vivant de la Sologne et de la Beauce. Il y a près d'un siècle, la poule de Contres était visible dans presque toutes les fermes du Loir-et-Cher et du Loiret.
Le développement de l'agriculture intensive à la suite de la Seconde Guerre mondiale lui a malheureusement été fatal, aux bénéfices des souches industrielles nécessitant une période d'élevage moins longue.
Réapparition dans les élevages amateurs
Selon le site Poules de Fance, qui répertorie les différentes races de l'Hexagone, c'est à partir du milieu des années 1990 qu'un éleveur chevronné décide de ressusciter la poule de Contres en se fondant sur les caractéristiques déposées en 1906 et sur les races apparentées : la Bourbonnaise et la Bresse gauloise.
Petit à petit, la poule réapparaît dans les élevages - surtout amateurs - de la région. C'est le cas de celui de Guy Fromont, situé à Coulmiers. Ce passionné élève des poules de Contres en espérant une extension de la race à d'autres élevages.
"Sa descendance va normalement garder tous ses critères, dit-il en désignant l'une de ses poules. Et on va pouvoir faire perdurer la race et la disséminer dans son berceau d'origine : le Loiret et le Loir-et-Cher."
Quelques kilomètres plus loin, Hortense Wallet s'attache, elle aussi, à sauver ce patrimoine vivant. Ce sauvetage passera, selon elle, par la filière alimentaire.
Il faut qu'elles retrouvent toute leur place sur nos tables. Que ce soit sur les tables de restaurants ou de particuliers comme c'était le cas au siècle dernier. Il ne faut pas oublier que ces poules portent le nom d'une place de marché qui était située dans le Loir-et-Cher et qui approvisionnait les volaillers et les restaurateurs parisiens.
Hortense Wallet, éleveuse amatrice de poules de Contres
Une poule "gastronomique"
Délaissé par l'industrie agroalimentaire, l'animal trouve cependant de fervents partisans aujourd'hui dans la gastronomie locale. Installé dans le berceau de la race, Stéphane Bureau, chef cuisinier du restaurant La Botte d'Asperges à Contres, compte bientôt la mettre à la carte.
"On a vite vu que c'était une volaille de qualité. La chair est assez charnue et laiteuse, et la viande attache à l'os. C'est vraiment une volaille à l'ancienne. Il y a un réel intérêt gastronomique à la mettre en avant", explique-t-il.
Une volaille gastronomique en devenir donc, même si on est encore bien loin des 1 000 sujets reproducteurs nécessaires à la pérennité de la race.