René Dumont, qui a cristallisé la naissance de l'écologie politique en France dans les années 70, est honoré à Montargis, ville où il vécut, et où naquit l'ancêtre des Écologistes. Ce samedi 14 décembre, le maire LR sera aux côtés de la patronne des Écologistes, Marine Tondelier, pour inaugurer une allée à son nom.
L'Histoire avec un grand H rassemble les politiques, peu importe leur bord. Ce samedi 14 décembre, le maire Les Républicains de Montargis, Benoît Digeon, et la patronne des Écologistes, Marine Tondelier, honoreront ensemble la mémoire de René Dumont.
Ayant grandi puis enseigné à Montargis, le scientifique, ingénieur et homme politique mort en 2001 sera honoré par un portrait dans le centre-ville, et par une voirie portant son nom. En l'occurrence, le chemin de halage du canal de Briare, qui longe tout le centre-ville. La désormais allée René-Dumont.
Anti-voiture, décroissant et pro-vélo
C'est aussi à Montargis que naît, en 1974, le premier mouvement d'écologie politique. Qui deviendra, plus tard, Les Verts, et dorénavant Les Écologistes. Un mouvement né de l'élan créé par la candidature à la présidentielle, la même année du premier candidat écologiste de l'histoire de France : René Dumont, donc.
À l'époque, il souhaite mettre en avant la voix de la Terre. Il porte une vision décroissante, veut se détacher de l'économie du profit, et s'oppose à la famille nombreuse et à la voiture individuelle. Autant de causes et symptômes, pour lui, du gâchis planétaire engagé par les pays riches. Dès les années 70, il fustige les émissions croissantes de gaz à effet de serre et avertit sur le risque de réchauffement climatique.
"Je me souviens de lui, à la télé avec son écharpe et son verre d'eau. Il disait : "Vous verrez, dans les années 2000, il faudra la partager." Il avait raison." Le maire LR de Montargis, Benoît Digeon, serait certainement un ardant adversaire politique de René Dumont, si ce dernier se présentait sur la scène politique du Loiret aujourd'hui. Mais "le passé ne veut rien dire de ce qu'on est aujourd'hui, c'est un homme qui a participé au rayonnement de notre ville", explique-t-il.
Et, s'il ne se réclame pas de René Dumont, il voit un peu de son héritage dans certaines de ses propres actions à Montargis. "Le doublement du chauffage urbain, qui va faire passer les rejets de CO2 de 3 200 à 350 tonnes" par exemple. Ou "la renaturation de cours d'eau" du bassin du Loing.
Les Républicains et Les Écologistes côte à côte
Aucun problème, alors, à célébrer René Dumont, main dans la main avec Marine Tondelier. "Moi, je suis maire de ma commune, rien de plus, assure-t-il. Je ne suis pas d'accord sur elle sur plein de choses, mais il y a aussi beaucoup sur lequel on peut être d'accord, sur le fond."
Les Écologistes devaient d'ailleurs investir la salle des fêtes de Montargis un week-end de juin, pour célébrer leurs 50 ans d'existence. Évènement annulé pour cause de dissolution de l'Assemblée. Déjà à l'époque, Marine Tondelier devait être présente. C'est donc naturellement que la secrétaire nationale du parti a répondu favorablement à l'invitation de Benoît Digeon pour cette inauguration. Sera également présent Jean-Luc Burgunder, militants écologistes dans les années 70, proche de René Dumont, et originaire de Montargis.
La cérémonie d'hommage aura lieu ce samedi 14 décembre à 14h au passage de la Pêcherie, pour la double inauguration. Celle du portrait de René Dumont, parmi les "Illustres" de Montargis. Et celle de l'année qui porte désormais son nom.