Ce qu'il faut savoir sur le procès du meurtre mystérieux d'un loueur de voitures de luxe dans une maison vide de Courtenay

Mardi 21 janvier, s'ouvre le procès de Stéphane Maraine et de sa compagne devant la cour d'assises de Paris. Le maçon est le principal suspect du meurtre de Housni N., loueur de voitures de luxe, dans une maison inoccupée de Courtenay, dans le Loiret, en 2019. Si les éléments à charge s'accumulent contre lui, une question reste en suspens : pourquoi ?

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Pourquoi Housni N. a-t-il été tué en 2019 à Courtenay ? Le procès du principal suspect, Stéphane Maraine, devra tenter de répondre à cette question qui n'a toujours pas trouvé de réponse. L'audience s'ouvre ce mardi 21 janvier devant la cour d'assises de Paris, plus de cinq ans après l'énigmatique meurtre.

Poursuivi pour assassinat, Stéphane Maraine clame son innocence. Sa compagne, Karine M. sera jugée à ses côtés pour association de malfaiteurs et modification des lieux d'un crime. Tous les deux, sous contrôle judiciaire, doivent comparaître libres. Stéphane Maraine a effectué cinq ans de détention provisoire entre 2019 et 2024.

Une scène de crime dans une maison vide

Les faits remontent au 26 juin 2019. Dans une maison vide de Courtenay, dans le Loiret, les enquêteurs de la police judiciaire des Hauts-de-Seine découvrent le corps d'un homme criblé de balles de calibre 22 long rifle. Ils interviennent, alertés par la femme de Housni N., inquiète d'être sans nouvelles de son mari depuis plusieurs jours.

Le cadavre est adossé à un mur d'un local en sous-sol de l'habitation, dont la porte est fermée à clef. Mais aucune clef permettant de l'ouvrir n'est découverte ni à l'intérieur ni à l'extérieur. Une seule douille de munition percutée est retrouvée, posée sur l'épaule gauche de la victime.

Lors des constatations, les enquêteurs remarquent que le sol menant à la pièce où se trouvait le corps a été nettoyé. Une forte odeur de chlore s'en dégage. Aucune trace de sang sur la scène de crime, ni ailleurs dans la maison.

Plusieurs éléments à charge contre Stéphane Maraine

Housni N., directeur d'une agence de location de voitures de luxe, avait quitté son domicile de Neuilly-sur-Seine, dans les Hauts-de-Seine, le 20 juin pour faire une estimation de travaux dans une maison qu'il envisageait d'acquérir à Courtenay. Son interlocuteur sur place devait être Stéphane Maraine, un maçon avec qui il avait fait connaissance quelques jours plus tôt par l'entremise d'un ami commun lors d'un déjeuner au Fouquet's.

Dès le début de l'enquête, Stéphane Maraine reconnaît avoir rencontré Housni N. à Courtenay, mais explique avoir quitté les lieux quand une troisième personne, non identifiée, est arrivée à bord d'une Audi A3 sombre. Soupçonné d'être le dernier à avoir vu la victime vivante, le maçon est placé en garde à vue.

Plusieurs éléments sont retenus contre lui. Le jour de son rendez-vous avec Housni N., il ne prend pas son téléphone, mais demande à sa compagne de l'utiliser en envoyant un SMS pour faire croire qu'il ne se trouvait pas à Courtenay. Aux enquêteurs, il expliquera que c'était "pour le couvrir" en cas de problème. Stéphane Maraine prétend aussi avoir déplacé la Mercedes de la victime, à sa demande, jusqu'à Grigny dans l'Essonne, à 60 kilomètres de là, le 21 juin.

Lors de sa dernière audition, Stéphane Maraine affirme avoir été recruté par Housni N. pour transporter de la drogue jusqu'à Bayonne à bord de la Mercedes et que le départ était prévu depuis Grigny. Inscrit à un club de tir, l'accusé possède plusieurs armes dont un 22 long rifle, mais ses armes, à l'abri dans un coffre, ont disparu à la suite d'un cambriolage à son domicile fin juin.

Plus tard, Stéphane Maraine change de version, racontant s'être débarrassé du coffre pour arnaquer les assurances. Le coffre est retrouvé, mais pas les armes. Au stand de tir, les enquêteurs mettent la main sur des étuis percutés tirés par la même arme que celle du crime.

La quête inachevée du mobile du meurtre

Mais pourquoi Stéphane Maraine l'aurait-il tué alors qu'il le connaissait à peine ? A-t-il agi sur ordre ? "L'information judiciaire qui a duré plus de quatre ans comporte de très nombreuses lacunes et incohérences, à commencer par le mobile, que l'accusation échoue toujours à caractériser. M. Maraine attend sereinement ce procès qui lui permettra de démontrer enfin son innocence", ont indiqué à l'AFP ses avocats, Mes Benjamin Bohbot et Julien Zanatta.

Me Mejda Bendami, qui défend la compagne de la victime et leurs deux filles (dont une toujours mineure), a indiqué que ses clientes "souhaitent connaître la vérité sur les circonstances de la mort [de Housni N.] et les raisons de son assassinat".

Le procès est prévu jusqu'au 31 janvier.

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