Duralex : qu'est-ce qu'une Scop, le projet des salariés pour sauver l'entreprise et leurs emplois ?

Les élus d'Orléans Métropole se sont engagés à racheter le site de la verrerie française Duralex afin de soutenir un projet de coopérative porté par les salariés pour sauver leur entreprise placée en redressement judiciaire.

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L'usine Duralex survivra-t-elle à une nouvelle année de crise ? Oui, mais sous une nouvelle forme, répondent les salariés, qui ont l'intention de se constituer en Scop (Société coopérative de production) pour sauver les emplois. Ce vendredi 22 juin, les élus de la Métropole d'Orléans ont annoncé leur soutien au projet.

Placée en redressement judiciaire le 24 avril 2024, l'usine Duralex de la Chapelle-Saint-Mesmin, dans le Loiret, emploie 230 personnes. En difficulté, l'entreprise a été rachetée par la maison-mère de Pyrex en 2021, puis forcée de mettre en pause son four en 2022 à cause des prix de l'énergie.

Une SCOP, c'est quoi ?

En 2021, selon le ministère de l'Économie, près de 72 000 salariés travaillaient au sein d'une société coopérative en France, un nombre en constante augmentation. La particularité d'une SCOP est de disposer d'une gouvernance démocratique, où les salariés-associés possèdent au minimum 51% du capital et 65% des voix au conseil d'administration. Tout salarié peut devenir sociétaire, et doit pour cela faire l'acquisition d'une part sociale dans l'entreprise.

Mais SCOP n'est pas synonyme d'autogestion : le directeur ou les dirigeants de l'entreprise sont "élus par les salariés-associés pour un mandat de quatre à six ans selon les cas", apprend-on sur le site du ministère de l'Économie. Autre différence d'avec une entreprise classique : une part des bénéfices est reversée aux salariés et salariés-associés, en plus de leur salaire.

Un investissement de "5 à 8 millions d'euros"

Mais pour mettre cela en place, il faut des fonds. À la Métropole d'Orléans, les élus évaluent l'acquisition du "foncier" et du "bâti du site industriel" de la Chapelle-Saint-Mesmin à un montant "de l'ordre de 5 à 8 millions d'euros", selon le document de délibération consulté par nos confrères de l'AFP, confirmant une information de la République du Centre.

"Ce projet semble en effet présenter les garanties de pérennité pour Duralex, notamment en termes de préservation de l'ensemble des emplois", indiquent les élus des 26 communes dans le document adopté à l'unanimité.

"Cette prise de position est rassurante parce qu'on se dit qu'on n'est pas tout seuls dans cette initiative", s'est félicité un représentant syndical de la verrerie auprès de l'AFP.

Il souligne un engagement d'Orléans Métropole "depuis le début du projet de création de la Scop", qui a permis "un plus grand engagement de la part des 227 salariés". À ce jour, "plus de 60% (des employés) se sont d'ores et déjà engagés à devenir coopérateurs", confirme la Métropole dans le délibéré.

La bataille continue

Pour les représentants syndicaux, la prochaine échéance sera le 28 juin, date limite des dépôts de dossiers pour les potentiels repreneurs, qui permettra aux salariés d'avoir "une présentation de toutes les offres".

Un rendez-vous symbolique puisque "les élus du CSE ont à chaque fois demandé à rencontrer les trois autres potentiels repreneurs, mais n'ont jamais eu aucun retour de leur part", a déploré un représentant syndical, selon qui l'identité des intéressés est toujours inconnue.

Si la marque de soutien d'Orléans Métropole "représente beaucoup d'espoir" pour les salariés, "rien ne sera acté tant que le tribunal de commerce n'aura pas tranché sur l'avenir de l'entreprise", a-t-il ajouté.

La prochaine audience est prévue le 17 juillet, le tribunal ayant accordé début juin un délai supplémentaire aux potentiels repreneurs pour affiner les contours de leurs offres.

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