Portrait de l'Orléanais Michel Dubois, sérigraphe de talent et propriétaire de la galerie "le Garage"

L'ancien sérigraphe Michel Dubois a commencé un travail de tri de toutes ses archives. Dans son garage, il a rassemblé une vie professionnelle d'archives : beaucoup d'affiches et de documents qu'il a commencé à classer.

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Michel Dubois, le propriétaire de la galerie d’art « le Garage » est une figure orléanaise. Toujours en mouvement, toujours enthousiaste et avec toujours un nouveau projet en tête. Depuis plusieurs semaines, il s’est attelé dans son atelier-bureau-garage à un travail assez gigantesque : il vient de récupérer toute sa collection d’affiches qu’un ami avait jusque-là hébergée. Du coup, il classe, répertorie, regroupe et range toutes ses archives… un véritable travail de documentaliste. Mais revenons en arrière…

Une école d‘artisanat d’art

Alors qu’il a quinze ans le jeune Michel Dubois s’entend dire par son père, Maurice : «Tu ne sais pas quoi faire, tu vas apprendre mon métier ! » et il envoie son fils comme interne dans une école d‘artisanat d’art «le Gué à Tresmes» à Congis en Seine-et-Marne pendant trois ans. Il apprend les techniques de reproduction du faux bois, du faux marbre, le trompe-l’œil ou bien encore celle de la peinture en lettres. A l’époque, tout est fait à la main, tout est peint et dessiné à la main.
 

Le certificat d’aptitude professionnelle pour le métier de peintre décorateur et de peintre en lettres en poche, le jeune Michel trouve du travail dans une société qui fabrique des enseignes à Paris. En 1963, après son service militaire, il revient à Orléans. Son père, Maurice, lui-même peintre en lettres et qui a travaillé pour les ateliers Maillefert (décors de meubles et des copies de tableaux) lui passe le flambeau : « Publicité Dubois fils » est né. Michel s’occupe de la signalisation d’évènements. En 1968, il commence à s’intéresser à la sérigraphie. Son atelier de la rue de Bourgogne devenu trop petit, il déménage et se spécialise dans cette technique : affiches en tout genre, publicités.
 


En 1980, il conçoit une affiche pour se faire de la publicité. Une affiche bien rouge avec le slogan suivant : « Sérigraphie Dubois, nous sommes très à cheval sur la qualité ». L’affiche ne plait pas du tout à la mairie d'Orléans qui lui demande de l’enlever. Mais pourquoi donc ? La municipalité estime que le cheval et le cavalier qui est dessus ressemblent beaucoup trop à Jeanne d’Arc et à son cheval. A Orléans, on ne se moque pas de la pucelle ! Qu’importe, l’affiche a eu le temps d’être vue…
Jusqu’à 40 personnes vont travailler chez « Publicité Dubois fils ». Si bien qu’en 1981, la société déménage à nouveau dans le parc d’activités des Montées.
 


La statue de la Liberté, point départ vers les Etats-Unis

En 1985 la mairie veut s’associer à  la restauration de la statue de la Liberté aux Etats-Unis. Un comité franco-américain est créé. Le maire de l’époque, Jacques Douffiagues, demande à Michel Dubois d’aller à New-York pour rencontrer le maire et l’inviter aux fêtes johanniques.
 


Ecoutez Michel Dubois nous raconter cette anecdote.
 


Collaboration avec le Moma

De retour des Etats-Unis, Michel a plein d’idées en tête : il embauche un jeune diplômé d’une école de commerce et lui confie la mission suivante : faire une étude de marché et trouver une idée pour s’implanter là-bas. Durant « Folio Show », le grand salon de l’imprimerie et des arts graphiques, Michel distribue des posters de la célèbre toile de Maurice Boutet de Monvel « L’apothéose ou le triomphe de la canaille ». La reproduction est de très grande qualité : le Moma, le célèbre musée d’art contemporain de New-York remarque la prouesse technique. Michel sait que le Moma n’a pas de posters. Il propose alors au musée d’éditer, gratuitement, en poster la peinture « Bauhaus Stairway » d’Oskar Schlemmer… en 500 exemplaires (dimension 1m70 par 1m20). En un mois, tout est vendu. Le Moma passe alors commande contre rémunération cette fois-ci.
Picasso, Andy Warhol, Jasper Johns… Désormais, quand le Moma prépare une exposition, c’est « Michel Dubois Sérigraphie » qui se charge de la réalisation les affiches et les posters. L’aventure avec ce musée prestigieux vient de commencer. Elle va durer 15 ans.
Ecoutez Michel Dubois nous raconter cette histoire :
 


Des collaborations avec d’autres musées vont suivre… le musée des Beaux-Arts de Montréal, le Louvre en 1992, le Centre Pompidou, le musée de Chicago… Et des récompenses aussi, nombreuses : lors de la restauration de la peinture de Véronèse « les Noces de Cana », Michel fait des affiches en 4 par 3 pour le métro parisien : il est récompensé pour la qualité de son travail.
En 1990 à Los Angeles, il reçoit la « Golden Squeegee Awards » décernée par la fédération internationale de sérigraphie pour le poster de « L’apothéose ou le triomphe de la canaille » et celui du « Roulement à bille en bois de Léonard de Vinci »
En 1993, Dubois Sérigraphie ouvre une succursale en Outre-Mer, en Guadeloupe.

En 2002 sonne l’heure de la retraite. Mais pour Michel Dubois, pas question de s’arrêter. Il ouvre une galerie d’art contemporain dans son garage et l’appelle tout simplement « le Garage ». Des dizaines d’artistes vont exposer dans ce lieu.

Des souvenirs... et une vie bien "affichée"

C’est donc en ce lieu, son garage, que Michel Dubois a entrepris de classer tous ses souvenirs d’une vie professionnelle très riche. Il classe, il empile, il met dans des casiers, se remémore une rencontre, une anecdote…
Un regard en arrière, plein de souvenirs et d’émotion. Une page de l’histoire d’Orléans qui mérite certainement d’être exposée un jour prochain… à suivre !
 


 
La sérigraphie
La sérigraphie vient du latin sericum (soie) et du grec graphein (écriture). Ce procédé d’impression est similaire au pochoir. L’écran sérigraphique est constitué d’un cadre en bois ou en aluminium  sur lequel est tendu un tissu (nylon ou polyester). Les mailles du tissu sont obturées à certains endroits et ouvertes à d’autres en fonction du motif que l’on souhaite imprimer.
 
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