Précarité : au Relais Orléanais, « Nous n’avons jamais fermé malgré la pandémie »

250 repas distribués en moyenne chaque jour au lieu des 150 avant la Covid-19. La solidarité envers les plus démunis tourne à plein régime. Le confinement et le couvre-feu sont l’expression d’une crise sanitaire qui oblige les équipes à se réorganiser pour faire face à la pandémie.

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Les nouveaux bénéficiaires sont les victimes collatérales du Covid

Finis les déjeuners assis. Les grandes tablées avec des rires d’enfants. Un lointain souvenir. Désormais, les bénéficiaires reçoivent des repas à emporter. Très vite, le Relais Orléanais a mis en place une organisation pour répondre aux urgences. Changement des horaires. Les salariés embauchent à 8h au lieu de 9h. La cuisine a été renforcée avec 2 salariés. Ils font les 35h et se relaient.

Au menu, un plat chaud servie dans une barquette, une bouteille d’eau, une portion de pain, un fruit et un dessert.

Nous préparons désormais beaucoup plus de repas. Les demandes ont explosé à cause de la crise sanitaire.

Etienne Delecrin, le président du Relais Orleanais est formel : "Des jeunes qui avaient un CDD, ou un stage, certains en service civique n’ont plus rien. Ils ont tout perdu et viennent grossir les rangs. Ce sont les nouveaux bénéficiaires. Nous avons toujours nos lots de personnes âgées et celles en souffrance physique ou psychiatrique."

Les SDF qui squattaient les sous-sols de la gare d’Orléans ont été délogés. Désormais, ils ont pris leurs quartiers aux abords du Relais Orléanais lorsqu’ils ne errent pas, à l’affût d’un repas quotidien.

Distribution des repas et protocole sanitaire

"Les locaux qui nous servaient de réserve ont été supprimés à cause des travaux de reconstruction de notre site. Le Relais ne dispose plus d’espace de stockage. Et c’est un véhicule qui fait la navette entre le Relais Orléanais et la Banque Alimentaire pour notre approvisionnement..." Une contrainte qu’il faut également gérer.

En franchissant l’entrée du Relais Orléanais, des bénévoles proposent des masques, du gel hydroalcoolique et enregistrent les bénéficiaires depuis un camion chantier équipé d’un terminal informatique.

Passé ce sas de sécurité, ceux-ci reçoivent leurs repas dans des sacs en papier. C’est une file ininterrompue qui va et qui vient entre 11h30 et 13h30.

L’accueil de nuit a réduit sa voilure

"8 personnes au lieu de 15 habituellement. Nous avons également séparé l’espace d’accueil de nuit de l’espace préparation des repas pour éviter des contaminations croisées. Les consultations médicales et infirmières ont été reprises au cas par cas car nous ne disposons plus de salle d’attente. 3 créneaux sont proposés dans la semaine. Les entretiens avec des travailleurs sociaux se poursuivent également. Ça permet de faciliter les démarches administratives de ceux qui ne maîtrisent pas la langue par exemple."

Conséquence de la crise sanitaire, le Relais Orléanais ne sert plus de petits-déjeuners. C’est le Secours Catholique qui a repris la main avec le concours du personnel du Relais.  

Quant au chantier de reconstruction du Relais Orléanais, il avance tant bien que mal. "Un retard est à craindre même si tous les financements ont été obtenus. Mais sommes toujours demandeurs de dons..." précise Etienne Delecrin qui depuis 7 ans préside le Relais Orléanais. Malgré la vingtaine de salariés de cette organisme de solidarité, la crise sanitaire risque de clairsemer les rangs des bénévoles. Ils étaient 70 à 80  mais la moyenne d’âge reste élevée : 70 ans.

 

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