L'œuvre "Bikini Kill" du plasticien Sammy Engramer a été dérobée dans la nuit du samedi 18 au dimanche 19 juin, dans la cour du Frac d'Orléans. La direction indique vouloir la restaurer à l'identique.
Depuis l'automne dernier, une œuvre féministe trônait fièrement dans la cour du Frac Centre-Val de Loire, à Orléans, et annonçait la couleur. En lettres gothiques, était écrit sur une bâche sombre de 4 mètres de haut : "Fuck Patriarcat". Mais ce dimanche 26 juin, l'œuvre avait disparu.
Un vol en bonne et due forme : selon les caméras de surveillance, vers 4h du matin dimanche, "des individus ont découpé cette bâche de son support et sont partis avec", explique à l'AFP Abdelkader Damani, directeur de l'institution d'art contemporain.
Restauration à l'identique
"On ne sait pas s'il s'agit d'une bêtise de jeunes ou de quelque chose de plus grave", ajoute-t-il, rappelant la force symbolique de l'œuvre au-delà de l'intitulé. Car cette œuvre du plasticien Sammy Engramer, intitulée Bikini Kill, se veut un hommage au groupe punk rock new-yorkais du même nom, "pro-féministe et très militant", actif dans les années 90.
Avec l'accord de l'artiste, "nous allons procéder à la restauration de l'œuvre à l'identique", indique Abdelkader Damani, confirmant une information du site magcentre.fr.
Le rôle de l'artiste
Parmi les axes du projet du Frac d'Orléans, pour les prochaines années, figure notamment la volonté de penser l'institution "comme laboratoire d'une démocratie féministe [...]. Une démocratie qui nous donne à nous juger chaque jour sur la question fondamentale qui vaille d'être posée : la liberté des femmes".
"Sans le savoir, ces malfaiteurs ont montré le rôle essentiel des artistes dans la société", ont réagi dans un communiqué commun le directeur du Frac, et sa présidente Carole Canette, également vice-présidente de la région.