Dans le petit cimetière de Beaune-la-Rolande depuis 1946, on commémore le drame de la déportation pour les camps de la mort. Les habitants, confrontés dans leur voisinage à l'horreur du camp, n'ont pas attendu la prise de conscience nationale pour organiser des cérémonies autour de la Shoah.
75 ans après le premier départ d'un convoi de déportés du camp de Beaune-la-Rolande, la commune et le CERCIL (Centre d'Etude et de Recherche sur les Camps d'Internement du Loiret) organisaient une visite guidée des lieux emblématiques de l'histoire du camp.
Dans ce cimetière, dès 1946, un monument a réuni des commémorations quand le reste de la France n'avait pas encore pris la mesure de la nécessité d'organiser des cérémonies sur tous les lieux concernés par le drame de la Shoah.
Un camp français pour les camps de la mort
Dès le 14 mai 1941 et la Rafle du billet vert, le camp accueillit des Juifs étrangers arrêtés, en France occupée, par la police française, sur ordre des autorités allemandes.2 773 Juifs ont quitté Beaune-la-Rolande les 28 juin, 5 et 7 août, 23 septembre 1942, soit directement pour le camp d'Auschwitz, en Pologne, soit pour celui de Drancy, au nord-est de Paris.
Le 17 août 1942 a eu lieu la déportation en masse des enfants, en très grande majorité français, dont les parents avaient déjà été déportés lors de la Rafle du Vélodrome d'Hiver. Environ 1 500 enfants du camp de transit de Beaune-la-Rolande font partie du convoi n°20 qui les achemina à Drancy dans des conditions épouvantables.