MaPrimeRénov’ : le gel des aides faute de budget 2025, "c'est une catastrophe", le secteur du bâtiment dans la tourmente

Un secteur au bord du gouffre. Avec le gel des aides “MaPrimeRénov’”, prévues pour la rénovation énergétique des logements, le secteur du bâtiment retient son souffle. Les chantiers sont à l’arrêt, faute de budget 2025 voté. L’inquiétude grimpe, les visseuses se taisent, et les chantiers patientent…

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Un coup de marteau dans le dos pour les entreprises du bâtiment. Depuis le 1ᵉʳ janvier 2025, les paiements des aides du dispositif "MaPrimeRénov’", destiné à soutenir la rénovation énergétique des logements, sont gelés.

Une situation qui plonge les professionnels du bâtiment dans l’incertitude, les obligeant à suspendre de nombreux projets.

Le gel, causé par le retard dans l’adoption du budget de l’État pour 2025, touche tous les dossiers non instruits avant le 1ᵉʳ janvier.

Une situation critique pour les entreprises du bâtiment

"C’est une catastrophe. Sans cette aide, nous ne pouvons pas travailler et restons dans l’attente.", regrette Haubert Tedy, co-gérant de l’entreprise "Artisans et Plus". Dix chantiers sont bloqués dans son entreprise.

Cassandra Renard, vice-présidente de la CAPEB (Confédération de l'Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment) du Loiret, souligne l’impact de cette décision : "Beaucoup de nos adhérents doivent enlever la prime de leurs devis pour obtenir des marchés. Ils avancent la trésorerie pour le matériel, sans savoir quand ils toucheront les primes."

On avance petit à petit, mais on a toujours quelque chose qui nous tombe dessus. On essaye de se relever, en espérant, un jour, avoir de la stabilité et une vision économique sur des années.

Cassandra Renard, vice-présidente de la CAPEB (Confédération Artisanale des petites entreprises du bâtiment) du Loiret

"Nous avions besoin de ces aides pour limiter la dégringolade. L’activité a baissé, mais ces soutiens permettaient de la maintenir à flot. Aujourd’hui, sans ces aides, nous sommes dans un scénario catastrophe"  déplore Anthony Laudat, président de la Fédération française du bâtiment Centre-Val de Loire.

Il estime que 700 emplois ont été perdus en 2024 dans la région Centre-Val de Loire et prévient que ce chiffre pourrait atteindre 1500 en 2025 si le budget 2025 n'est pas voté rapidement. Le secteur du bâtiment compte 42 000 emplois dans la région. 

Lire > "On a déjà supprimé 700 emplois en 2024 et ce sera 1500 en 2025 si rien n’est fait" : l’incertitude budgétaire plonge le secteur du BTP dans le flou

Des conséquences lourdes pour les particuliers

Les particuliers ne sont pas épargnés. Fanny Cohen, productrice de fromage de chèvre dans le Loiret, est l’une des victimes de ce gel. Son projet d’isolation des combles est en suspens, ce qui met en péril l’ouverture de sa boutique prévue dans quelques mois. "Sans cette aide, je ne pourrais pas terminer les travaux", confie-t-elle, inquiète de l’avenir de son projet.

"Nous avions besoin de ces aides pour limiter la dégringolade. L’activité a baissé, mais ces soutiens permettaient de la maintenir à flot. Aujourd’hui, sans ces aides, nous sommes dans un scénario catastrophe", conclue Fanny Cohen. 

Une urgence politique

La ministre du Logement, Valérie Létard, a reconnu l’urgence de voter le budget pour débloquer les paiements de "MaPrimeRénov’". "Tant que le budget n’est pas voté, les délais de paiement vont s’allonger", a-t-elle déclaré au Figaro le 10 janvier 2025. 

Pour les professionnels du bâtiment, la stabilité politique est cruciale. 

ll est impératif que les dirigeants prennent conscience de l’importance de cette aide pour la survie de nombreuses entreprises.

Cassandra Renard, vice-présidente de la CAPEB (Confédération Artisanale des petites entreprises du bâtiment) du Loiret

Un avenir incertain

Le secteur du bâtiment traverse une crise majeure, aggravée par ce gel des aides. "L’année 2024 était déjà difficile avec la mise en place du DPE. Ce gel ne fait qu’ajouter à nos difficultés", déplore Cassandra Renard.

La survie de nombreuses petites entreprises est en jeu, sans visibilité à long terme.

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