Le gouvernement Barnier est tombé, et avec lui les projets de loi de budget et de financement de la Sécurité sociale pour 2025. Quel choix ont fait vos députés en région Centre-Val de Loire ?
Nous y sommes : pour la première fois depuis 1958 et la naissance de la cinquième République, une motion de censure a abouti, obligeant le gouvernement à démissionner. Cette motion a été déposée par La France insoumise suite à l'utilisation de l'article 49 alinéa 3 de la Constitution par Michel Barnier, qui permet de faire passer un texte de loi sans vote au Parlement. La seconde motion de censure, déposée par le Rassemblement national, n'aura donc pas lieu d'être votée.
Une large majorité
De fait, non seulement la motion de censure a été votée, mais elle l'a été avec une marge très confortable. 288 votes étaient requis (la majorité absolue de l'ensemble des 577 députés de l'Assemblée nationale, en prenant en compte les sièges vacants), et la motion a été adoptée avec 331 voix. Dans le détail, l'immense majorité du Nouveau Front populaire (sauf une députée PS et un député du groupe Gauche démocrate et républicaine) a voté la motion, tout comme la plupart des députés RN, sauf une.
Dans le Centre-Val de Loire, région où le parti présidentiel Ensemble pour la République et ses alliés du MoDem et Horizons sont largement majoritaires, seules six voix se sont prononcées pour la censure. Il s'agit des quatre députés de gauche Nicolas Sansu, Charles Fournier, Laurent Baumel et Emmanuel Duplessy ainsi que des deux élus d'extrême droite Roger Chudeau et Thomas Ménagé.
Pourquoi la censure ?
La priorité du Rassemblement national, insatisfait des concessions arrachées à Michel Barnier au cours des dernières semaines, était de "protéger les Français" et "bloquer un budget néfaste", a déclaré Thomas Ménagé sur Franceinfo et France Inter.
"Michel Barnier a fait la courte échelle au RN", a jugé pour sa part Chares Fournier, député écologiste d'Indre-et-Loire. En nommant un Premier ministre issu d'un parti de droite très minoritaire à l'Assemblée nationale, Emmanuel Macron aura, selon lui, privilégié une collaboration avec l'extrême droite de l'échiquier politique que la recherche de compromis avec la gauche. "Le président de la République doit entendre qu'il ne peut pas gouverner seul."