Depuis que le Président Emmanuel Macron a annoncé la réouverture progressive des écoles, collèges, lycées et crèches le 11 mai, les enseignants réagissent. Mais le personnel non-enseignant est également exposé et s'inquiète, malgré l'intervention du Ministre de l'éducation nationale.
A partir du 11 mai, les crèches, les écoles, collèges et lycées vont rouvrir progressivement. En Centre-Val de Loire, cette annonce a aussitôt fait réagir les parents, les syndicalistes et les enseignants, mais aussi le personnel non-enseignant du périscolaire, des agents d'entretien, de cantines ou encore des ATSEM (Agents Territoriaux Spécialisés des Ecoles Maternelles). Tous sont prêts à reprendre le travail, mais sous certaines conditions de sécurité.
Il faut réfléchir à une réorganisation du travail et des établissements.
Les non-enseignants, les oubliés de l'école ?
Si les enseignants sont les premiers consultés, les agents périscolaires ou les ATSEM plus au contact des enfants, s'inquiètent de leurs conditions de travail futures.
On a vu dans les médias beaucoup de réactions d'enseignants. Je n'ai rien contre ça, mais je pense que le personnel non-enseignant est peut-être plus exposé au virus de par sa proximité avec les enfants, s'offusque un employé d'école primaire du Loiret.
C'est difficile de faire appliquer des gestes barrières à de jeunes enfants, ajoute-t-il.
Les agents de nettoyage eux redoutent une surcharge de travail, pour nettoyer régulièrement les salles de classe, mais aussi les sanitaires ou les cantines.
La reprise sera progressive selon Jean-Michel Blanquer
Les enseignants eux aussi pourraient reprendre, mais ils attendent des garanties de sécurité pour tous : « Si les conditions sanitaires ne sont pas réunies, alors nous refuserons de reprendre »."Nous ne devons pas nous précipiter dès le 11 mai. Nous attendons d'avoir l'assurance de la mise en place de distanciations sociales, que les élèves, surtout au collège et au lycée, reprendront par petits groupes de 12 maximum, en allégeant les emplois du temps et qu'il y aura des masques pour tout le monde. C'est important dans ce contexte inédit que les élèves, même si ce n'est que pour 5 semaines, ne perdent pas le rythme, le niveau et le lien social", selon Patrick Bernard, secrétaire régional de la FSU Centre-Val de Loire.
Dans une intervention sur France 2 mardi 14 avril, le ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer s'est voulu rassurant en tentant de dissiper la confusion générale semée par le président de la République. Il a précisé que la réouverture serait "progressive" et "très personnalisée" :
Concernant les cantines et les garderies, le ministre discutera avec les collectivités locales :On peut imaginer des petits groupes avec un aménagement du temps et des horaires moins importants pour les élèves.
Des propos confirmés par la rectrice de l'académie d'Orléans-Tours, Katia Béguin :C'est une solution d'équilibre qu'on doit trouver en espaçant les moments de présence à la cantine, de façon à ce que les élèves soient bien distanciés.
"Nous avons le devoir de sécuriser le personnel, les élèves et leurs familles".Nous sommes pour le moment dans une phase de concertation avec tous les acteurs de l'enseignement, les collectivités territoriales, les syndicats d'enseignants et de parents d'élèves. Ce qui est évident, c'est que les classes charnières avec examens, comme la troisième au collège ou la terminale pour le lycée, seront privilégiées. On tend vers une instauration de petits groupes, système qui a fait ses preuves avec l'accueil des enfants de personnels soignants, et vers le port du masque. Nous allons également cibler les élèves qui en ont véritablement besoin, aussi bien pour l'enseignement que pour les repas à la cantine.
En fin de semaine prochaine, l'académie devrait être en mesure de donner plus de précisions sur cette mise en place quelque peu compliquée et attendue.