Trois gros éboulements ont eu lieu dans la région, à quelques jours d'intervalle et dans trois départements différents : l'Indre, l'Indre-et-Loire et le Loir-et-Cher. Des phénomènes spectaculaires qui, heureusement, n'ont occasionné que des dégâts matériels.
C'est au Pont-Chrétien-Chabenet, dans le sud de l'Indre, qu'a été signalé, ce dimanche 12 janvier, le dernier éboulement survenu dans la région. La terrasse d'une maison s'est effondrée sur la route située en contrebas, au niveau de la place forte dominée par le château du XVème siècle.
Le maire, Guillaume Chaussemy, a dû prendre un arrêté municipal interdisant le passage des piétons et véhicules sur la voie : "tout est sécurisé, précise-t-il, il n'y a rien à craindre pour les habitants, les commerces sont toujours ouverts, on peut venir sur la place. Dans deux jours au plus tard, l'accessibilité de la rue sera rendue."
Un peu plus tôt dans la semaine, dans la nuit du 10 au 11 janvier, c'est à Charentilly, en Indre-et-Loire (au nord-ouest de Tours), qu'une partie du coteau s'est effondrée sur un petit parking où stationnaient 3 véhicules. Deux voitures, un utilitaire et un portail ont été sérieusement endommagés, mais aucun blessé n'est à déplorer.
Le Loir-et-Cher a entamé cette série de mouvements de terrain le 9 janvier dernier, avec un éboulement du coteau à la sortie de Chaumont-sur-Loire, sur la route D751 qui relie la commune à Rilly-sur-Vienne. Un glissement spectaculaire entraînant la chute d'arbres et de 150 tonnes de roche et de terre sur la départementale.
La D751 est évidemment fermée à la circulation, le temps du déblayage, mais aussi le temps, pour le département, de réaliser une étude sur la mise en sécurité du site. Une déviation a été mise en place via Vallières-les-Grandes.
Baptiste Marseault, le maire de Chaumont-sur-Loire, en profite pour rappeler aux riverains l'importance de l'entretien des fossés :
"Avoir un bout de coteau sur son terrain n'est pas forcément un cadeau, mais c'est une responsabilité. Celle d'entretenir son bout de fossé, comme tous les voisins. Afin que l'eau s'écoule au bon endroit et pas n'importe où, comme ça a été le cas ici."
Ces mouvements de terrain sont difficiles à prédire
Ingénieur géologue spécialisé en risques naturels au BRGM (Bureau de Recherches Géologiques et Minières), Gildas Noury reconnaît des interventions un peu plus fréquentes ces derniers temps sur des éboulements, mais se refuse à évoquer une "recrudescence exceptionnelle" de ces phénomènes :
"Ces mouvements de terrain sont difficiles à prédire car leurs causes ne sont pas visibles. Certaines sont liées à la géologie du secteur, d'autres à la configuration humaine, aux travaux réalisés par l'homme. Mais l'aspect essentiel est l'arrivée de fortes pluies qui sont venues déstabiliser les terrains."
Et sans doute les bouleversements climatiques auront-ils un impact sur la fréquence de ces phénomènes :
"C'est assez difficile à dire, poursuit le géologue, mais on peut supposer qu'il y aura davantage de mouvements de terrain. Le réchauffement climatique implique davantage d'évènements extrêmes, fortes pluies, inondations, sécheresses... Si la sécheresse n'influe pas sur les glissements ou éboulements de terrains, les pluies et inondations accroissent la probabilité que de tels évènements se produisent."