Bernard Tapie, propriétaire du groupe de presse Nice-Matin, a indiqué mercredi à Bastia qu'il envisageait une évolution dans l'organisation du journal Corse-Matin et une diversification des activités du titre, qui est le mieux portant du groupe.
S'adressant aux personnels de Corse-Matin au centre d'impression du journal, près de l'aéroport de Bastia-Poretta, M. Tapie a souligné que "le taux de pénétration est bon et que ce titre est celui qui est en meilleure santé" par rapport à Nice-Matin et à Var-Matin.
Le nouveau propriétaire, qui n'a pas fourni de précisions sur la réorganisation envisagée, était accompagné de son conseiller Patrick Le Lay, ancien PDG de TF1.
Il a participé à un comité de direction du journal et s'est entretenu avec les syndicats.
Dans le numérique et la société
Il a aussi appelé les personnels à s'impliquer davantage dans le numérique et le multimédia, et "dans la société" en faisant par exemple de la formation."L'Etat ne peut pas tout, les collectivités ne peuvent pas tout. Nous devons créer une multitude de services que la collectivité des lecteurs peut générer car, l'air de rien, l'ensemble de nos journaux du Sud est lu par plus d'1,5 million de lecteurs par jour", a aussi déclaré M. Tapie dans un entretien publié mercredi par Corse-Matin.
Bernard Tapie
Propriétaire du groupe Nice-Matin
Isabelle Luccioni
Déléguée du Syndicat National des Journalistes
Des écoles dans l'enceinte des journaux du groupe
Evoquant des "écoles de formation" créées par lui de 1988 à 1994, il a déclaré que "la situation du chômage aujourd'hui me pousse à les recréer. Elles s'appelleront l'école Nice-Matin et l'école La Provence (ndlr: le journal de Marseille qu'il a également repris). Elles seront dans l'enceinte même de nos journaux (et) formeront à tous les métiers du commerce", a-t-il ajouté.Ce dispositif, a-t-il précisé, "sera opérationnel pour la rentrée prochaine".
Affaires et politique
M. Tapie a de nouveau affirmé ne plus être intéressé par la politique, "incompatible avec ce que je fais"."En politique, il faut faire, faire savoir et, si vous êtes élu, il faut plaire. Or, vous sentez bien qu'aujourd'hui faire et plaire ne sont pas compatibles", a-t-il
dit, ajoutant qu'il n'interviendrait "jamais sur l'éditorial".
Concernant enfin la remise en question de l'arbitrage dont il a bénéficié dans l'affaire du Crédit lyonnais et la mise en cause de l'ancienne ministre des Finances Christine Lagarde, M. Tapie a estimé, également dans les colonnes de Corse-Matin, que "c'est exclusivement une affaire politique. Et tous les Français le sentent bien".
Mardi Bernard Tapie s'était rendu à Nice mardi, au siège du groupe Nice-Matin, et doit gagner jeudi Marseille et le siège de la Provence où il est attendu dans l'après-midi.