Affaire Sollacaro: Trois personnes en garde à vue à Nanterre et Ajaccio

L'enquête sur l'assassinat du célèbre avocat Antoine Sollacaro, défenseur d'YvanColonna et d'Alain Orsoni, a connu un coup d'accélérateur ce week end avec l'interpellation de trois hommes proches du grand banditisme corse, après un premier coup de filet la semaine dernière.

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Âgés d'une quarantaine d'années, les trois interpellés, présentés comme des membres de la bande ajaccienne dite du Petit Bar, étaient en garde à vue lundi à Ajaccio et à Nanterre. Ils avaient été interpellés samedi, l'un en Corse et les deux autres à Paris, avec deux femmes rapidement relâchées.

Mutisme absolu

L'un d'entre eux, arrêté samedi près d'Ajaccio, a tenté de se débarrasser d'une arme au cours son interpellation, a-t-on précisé de source proche de l'enquête, confirmant des informations de presse.

Cet homme dont l'identité n'a pas été révélée serait connu des services de police pour trafic de stupéfiants.
Les deux autres, connus des services de police pour des affaires de grand banditisme, ont été interpellés à Paris.

Parmi eux figurerait un homme condamné en 2011 à Marseille pour un projet d'assassinat, déjoué en 2008 par la police en Corse, visant l'ancien leader
nationaliste Alain Orsoni, qui était très proche de Me Sollacaro.

Selon une source proche du dossier, les trois hommes  observent un mutisme absolu depuis le début de leur garde à vue. Celle-ci peut être portée à 96 heures.


Trois personnes placées sous le statut de témoin assisté

Les coups de filet avaient débuté mercredi avec l'interpellation d'au moins six personnes, dont un CRS à Luynes (Bouches-du-Rhône) près de Marseille, à l'encontre duquel aucune charge n'a finalement été retenue, ainsi qu'un concessionnaire et un garagiste de la région d'Ajaccio.

Selon le procureur de la République à Marseille, Jacques Dallest, trois personnes dont l'identité n'a pas été révélée ont été placées sous le statut de témoin assisté, intermédiaire entre le statut de mis en examen et celui de simple témoin, et remises en liberté.

Selon une source proche du dossier il s'agirait du concessionnaire,  du garagiste et d'un de leurs employés.

Le magistrat avait ajouté dimanche que parmi les personnes interpellées depuis mercredi figuraient des "individus inconnus de la justice et d'autres appartenant au grand banditisme".


Gangs criminels en guerre en Corse du sud

Les policiers "privilégient la thèse d'un assassinat intervenu dans le cadre d'une guerre entre gangs criminels rivaux en Corse-du-Sud", a dit lundi une source proche du dossier.
Ils travaillent essentiellement sur une moto abandonnée il y a quelques semaines près d'Ajaccio et qui aurait pu être utilisée par le commando de tueurs de Me Sollacaro.
Un engin identique, une BMW 1200 GS de fabrication allemande, avait été filmé par les caméras de surveillance de la station-service d'Ajaccio où l'avocat
avait été tué en octobre.

La piste de la moto

Les enquêteurs semblent certains qu'il s'agit de la moto des tueurs et qu'elle aurait pu être utilisée pour un autre assassinat, celui du président de la chambre de commerce et d'industrie de Corse-du-Sud, Jacques Nacer, tué par balles dans son magasin du centre d'Ajaccio le 14 novembre 2012.
Des caméras de surveillance avaient également filmé la scène.
Les policiers souhaitent reconstituer le "parcours" de la moto pour tenter de remonter jusqu'aux assassins.
L'engin avait été retrouvé dans un ravin à quelques dizaines de kilomètres d'Ajaccio.
Des empreintes ont pu y être prélevées, dont celles du CRS interpellé.
Le fonctionnaire a dit qu'il avait pu avoir à manipuler l'engin lors d'un contrôle quand il était en service en Corse.
Antoine Sollacaro, 63, assassiné le 16 octobre 2012
Ancien bâtonnier d'Ajaccio, l'avocat Antoine Sollacaro, âgé de 63 ans, avait été tué par balles, le 16 octobre 2012, de façon très professionnelle par un tueur à moto. 
Atteint notamment de plusieurs balles à la tête, Me Sollacaro se trouvait au volant de sa voiture dans une station-service de la route des îles Sanguinaires,
près du centre-ville, où il s'arrêtait tous les jours acheter le journal, en provenance de son domicile.
L'assassinat de l'avocat, l'un des plus brillants pénalistes insulaires, qui avait notamment défendu Yvan Colonna, condamné à la prison à perpétuité pour l'assassinat en 1998 du préfet de Corse Claude Erignac, avait provoqué la stupeur dans l'île comme sur le continent.
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