Dix ans après que la Corse ait dit "non" à une collectivité territoriale unique, les Alsaciens s'apprêtent à choisir le 7 avril prochain s'ils souhaitent réformer le statut de leur région, en créant un Conseil d'Alsace, fusion du conseil régional et des conseils généraux du Haut-Rhin et du Bas-Rhin.
Référendum le 7 avril
Les électeurs Alsaciens sont appelés à trancher par le "oui" ou par le "non" à la création d'une collectivité territoriale unique lors d'un référendum organisé le 7 avril prochain. Si le "oui" venait à l'emporter, l'objectif est de réunir à l'horizon 2014, le conseil régional et les conseils généraux du Bas-Rhin et du Haut-Rhin en un seul grand conseil d'Alsace uni.Les objectifs de ce projet institutionnel doivent garantir une mise en oeuvre plus active des politiques publiques alsaciennes, en simplifiant les prises de décisions et les circuits administratifs, et en évitant la concurrence entre les collectivités. Sans parler des budgets des différentes administrations qui ont trop tendance à se chevaucher, selon les partisans de la réforme.
Il y a dix ans la Corse disait NON
Le 6 juillet 2003, les Corses étaient eux aussi soumis au même vote. Une première initiée par les accords de Matignon et voulue par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, qui avait fait des propositions pour simplifier "un mille-feuille territorial", et faire de la Corse un "modèle de décentralisation". Avec 50,98% des voix contre 49,02%, le NON l'emportait sur la réforme du statut de l'île.##fr3r_https_disabled##
L'initiative fait des émules
Deux partis représentés au Conseil régional de Bretagne, l'Union démocratique bretonne (UDB) et Europe Ecologie Les Verts (EELV), ont proposé le 21 mars une collectivité territoriale unique dans la région, à l'image de ce qui se profile en Alsace. La région administrative de Bretagne compte quatre départements et la Bretagne historique comprend en plus la Loire-Atlantique. L'ensemble représente environ 4,5 millions d'habitants.Le projet de loi sur la décentralisation est défendu par la ministre de la Réforme de l'État, Marylise Lebranchu, également conseillère régionale de Bretagne.