Quinze personnes, dont plusieurs soupçonnées d'être liées au gang corse de la Brise de mer, ont été renvoyées devant le tribunal correctionnel pour la
gestion du cercle de jeux parisien Wagram, théâtre présumé de vastes détournements de fonds, a-t-on appris vendredi 19 avril.
Le tribunal confirme ainsi une information publiée quelques heures plus tôt sur le site Bakchich.info.
Parmi les mis en examen que les juges souhaitent voir comparaître en justice figure Jean-Angelo Guazelli, pilier présumé de la "Brise de mer". Seul mis en cause de ce dossier à être encore détenu, un an après son interpellation, il est renvoyé pour recel d'abus de confiance et association de malfaiteurs.
Les juges le soupçonnent d'avoir été le dirigeant occulte du Wagram, établissement de jeux situé près des Champs-Elysées, aujourd'hui fermé sur décision administrative. Pour gérer le cercle et s'en assurer les bénéfices sonnants et trébuchants, il aurait eu recours à des hommes de main: Jean Testanière, ancien éducateur impliqué dans l'aide aux handicapés devenu figure du Tout-Paris et surnommé "le mage", Jean-François Rossi et Michel Ferracci, qui joua dans la série de Canal+ Mafiosa. Tous trois sont renvoyés notamment pour abus de confiance et association de malfaiteurs.
Autre personnage étonnant mis en cause dans l'affaire: Jean Casta, maire de Pietralba (Haute-Corse), ancien cadre d'Air France. Il a reconnu devant les enquêteurs avoir transporté, durant presque 10 ans, entre 5 et 10 millions d'euros dans des enveloppes qu'il rapatriait en Corse. Il comparaîtra pour "recel d'abus de confiance" et "travail dissimulé".
Il a expliqué avoir d'abord accompli cette mission pour Francis, frère de Jean-Angelo Guazelli qui gérait alors le cercle avec Richard Casanova, autre "parrain" de la Brise de mer.
Le putsch du cercle Wagram
Après la mort de Richard Casannova puis de Francis Guazelli, Angelo Guazelli aurait repris les rênes du Cercle au grand dam des proches de Richard Casanova. Le beau-frère de ce dernier, Jean-Luc Germani, a alors fomenté un putsch pour chasser du Cercle Guazelli et son entourage.Ce coup de force de janvier 2011 a été jugé par le tribunal correctionnel de Paris à l'automne 2012 et neuf personnes, dont Germani, en fuite, ont été condamnées à des peines allant d'un an de prison avec sursis à six ans ferme.
Le parquet a fait appel et un nouveau procès du putsch doit se tenir du 14 novembre au 6 décembre, alors que le procès du volet détournements n'est pas encore audiencé.