Jean Zuccarelli est officiellement candidat à l'investiture PRG pour la municipale de Bastia. Une formalité avant de mener une liste d'union la plus large à gauche. Il s'explique pour la première fois depuis sa déclaration. C'est sur France 3 Corse. Interview en VIDEO et décryptage.
Un Zuccarelli peut en cacher un autre ! Tout bon bastiais n’a pas eu à attendre 2013 pour connaître l’adage.
Suggérée, pronostiquée et désormais annoncée la candidature de Jean Zuccarelli est aujourd’hui officielle. Jean, le second, est donc enfin lancé dans la course à l’investiture PRG pour les municipales de Bastia.
La communication est réglée comme une horloge bien huilée. Papa annonce qu’il en a fini avec la politique - comme il l’avait promis en 2008 - et une semaine plus tard son fils prend le départ d’une course gagnée d’avance pour l’investiture PRG.
Un scrutin sans surprise face à François Tatti
Le résultat de ce scrutin interne au Parti Radical de Gauche, prévu pour mi-juin, ne fait pas l’ombre d’un doute. Même si François Tatti, l'ex fils spirituel, était le premier parti, il sera sûrement le dernier arrivé.L'ancien fidèle collaborateur d’Emile Zuccarelli avait imaginé une "passation de pouvoir" un peu différente. Conforme à ce que lui aurait promis Emile dans le secret de son bureau tant convoité.
Il paie aujourd’hui pour savoir qu’en politique les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent. Reste à savoir ce qu’il fera si le scrutin interne au parti l’écarte.
Rentrera-t-il dans le rang mettant fin à une guerre de succession débutée en février 2011? Se mettra-t-il en congé du parti ou en rupture pour continuer sa campagne ? Cette dernière possibilité aurait d’autres conséquences pour l’intéressé également président du groupe Gauche Républicaine à l’Assemblée de Corse, imposé - à l'époque - aux forceps sur la liste par un certain Emile Zuccarelli contre la volonté de Paul Giacobbi.
Objectif union : le PS fait monter les enchères
Une fois intronisé par le PRG, Jean Zuccarelli aura la lourde tâche de constituer une liste d’union.
L’accord historique de 1968 avec le Parti Socialiste et les communistes - déjà écorné dans le passé- fait plus que jamais débat.
Emmanuelle de Gentili évoque même la possibilité pour le PS "de partir seul au 1er tour". Le choix d’Emile lui donne de la marge pour espérer négocier davantage de visibilité et de représentativité pour elle et les siens.
La conseillère exécutive a rongé son frein quand elle a dû s’éclipser au profit, déjà, de Jean Zuccarelli pour la dernière législative. Elle fera peser aussi dans la balance son parcours politique personnel et la possibilité en cas de désaccord de se rapprocher de François Tatti.
Ce dernier, qui est limité dans son ouverture en raison de son positionnement politique très peu éloigné de la majorité sortante, a déjà tenté d'évoquer cette hypothèse avec des responsables du PS.
Tout cela, comme la polémique attisée opportunément à quelques jours du scrutin sur les "dysfonctionnements au sein du PRG de Haute-Corse" par Éric Calloni, un conseiller général proche de François Tatti, laisse augurer de la stratégie de ce dernier si l'investiture PRG reste en famille... Peut-être dénoncer un scrutin entaché d'irrégularités et partir en solo?
Dans ce cas le pari de l'union dès le 1er tour avec le PS et le PCF sera un passage obligé pour Jean Zuccarelli. L'usure du pouvoir pour la majorité sortante en place depuis 1968, le passage de relais entre le père et le fils sont déjà des handicaps certains.
Tout cela ajouté à de trop grandes divisions pourrait être le meilleur atout des opposants qui rêvent de faire céder la citadelle bastiaise. Réponse en mars 2014.
Jean Zuccarelli en quelques dates
Né en 1964. Ingénieur, il intègre le siège national de l’entreprise d’assurance AXA.2005 - il s’engage au sein du Parti Radical de Gauche (PRG) de Haute-Corse sans fonction officielle.
2008 - il est élu Conseiller municipal de Bastia et siège à la Communauté d'Agglomération CAB.
2010 - Jean Zuccarelli est propulsé en bonne place sur la liste d’union de la gauche entre les deux tours de la territoriale. Il devient Conseiller exécutif de l'assemblée de Corse, Président de l’Agence de développement économique de la Corse (ADEC).