La préfecture parle de l'infection (sic) dans trois élevages de Corse-du-Sud. Les éleveurs de l'île, eux, craignent l'extension de l'épizootie. La mémoire des ravages subis en 2001 n'apaise en rien les polémiques renaissantes.
Après les mesures d'urgence et un dispositif complémentaire, les autorités préfectorales annoncent des réunions régionales et nationales.
Afin de définir des modalités communes de lutte contre cette infection -précise la préfecture de Corse du sud dans un communiqué du 8 septembre- une réunion de concertation aura lieu sous la présidence du préfet de Corse mercredi 11 septembre.
Elle associera les chambres d’agricultures régionales et départementales, les syndicats agricoles, le groupement de défense sanitaire, les services de l’Etat et les collectivités territoriales concernées.
Le comité de pilotage national de la FCO ainsi que le comité régional d’orientation des politiques sanitaires animales et végétales (CROPSAV) se réuniront également afin d’examiner et de valider la stratégie en cours de définition et de préciser les conditions de sa mise en œuvre et son financement par les acteurs concernés.
Du côté des éleveurs où la mémoire est vive des effets de la Bluetongue en 2001 dans l'île, la crainte est grande de se retrouver face à une extension de l'épizootie.
Pour le syndicat agricole Via Campagnola , les responsabilités de l'Etat sont lourdes.
Douze ans après, la fièvre catarrhale réapparait en Corse avec un sérotype pour lequel nos troupeaux étaient, soit disant, vaccinés -accuse Via Campagnola dans un communiqué daté du 9 septembre.
Pour Via Campagnola, la faute en incombe toujours à l'Etat et pour trois facteurs.
Le syndicat agricole accuse: les importations d'animaux infectés de Sardaigne et non contrôlés par les services de l'Etat et ce en toute connaissance de cause depuis le mois de juillet; l'absence de financement de traitement insecticide de nos troupeaux, par mesure d'économie des services de l'Etat, alors que ce traitement était la seule mesure à peu près efficace; la mise en œuvre par les services de l'Etat d'une vaccination obligatoire des 2001 avec des vaccins vivants dangereux et inefficaces.
Au final, le syndicat Via Campagnola demande à ce que l'Etat assume l'entière responsabilité de cette crise et prenne rapidement la décision d'indemniser toute mortalité et toutes pertes économiques qui seraient dues à la FCO.
La fièvre catarrhale ovine (FCO)
La fièvre catarrhale du mouton ou maladie de la langue bleue (Bluetongue) est une maladie virale non contagieuse qui touche les ruminants domestiques et sauvages (essentiellement les ovins mais aussi les bovins, les caprins, les buffles, les antilopes, les cerfs, les wapitis et les camélidés).L’infection se transmet par de petits insectes piqueurs appartenant à certaines espèces du genre Culicoides.
Le virus responsable de la maladie fait partie de la famille des Réoviridés.
Vingt-quatre sérotypes différents ont été identifiés et le pouvoir pathogène du virus varie considérablement d’une souche à l’autre.
La sévérité de la maladie est fonction de l’espèce animale infectée.
Les symptômes les plus graves touchent les ovins, provoquant perte de poids, chute de la production de laine et mortalité.
Chez les ovins très sensibles, la morbidité peut atteindre 100%. La mortalité varie entre 2 et 30% en moyenne mais peut aller jusqu’à 70%. (Source: http://www.oie.int)
Sur l'actualité de la FCO, consulter la plateforme d'épidémiosurveillance de la santé animale ainsi que le site officiel de l'Organisation Internationale des Epizooties (OIE)
Les détenteurs de ruminants -rappelle la préfecture de Corse- qui constateraient sur leurs animaux certains des symptômes de la FCO (larmoiement, salivation, fièvre, prostration, boiterie, congestion, avortement) sont invités à contacter leur vétérinaire référent.