Le président du directoire de la SNCM, Marc Dufour en a appelé ce jeudi 24 avril aux président de la République et au gouvernement pour nommer un "coordinateur" afin de gérer "le contentieux européen".
"Nous avons un projet, les organisations syndicales nous soutiennent" et la SNCM "peut valablement continuer à faire sa mission de service public sur la Corse et sa desserte vers le Maghreb", a dit M. Dufour lors d'une conférence de presse le 24 avril.
"Le problème que nous avons réside en une seule question: comment gère-t-on ces contentieux européens qui sont tombés sur les épaules de la compagnie qui concernent d'abord l'Etat qui ne sont toujours pas notifiés à la compagnie et qui hypothèquent l'avenir de cette entreprise".
Après une condamnation de Bruxelles, la SNCM doit rembourser 440 millions d'aide publique octroyée par l'Etat.
Dans ce dossier "il y a de multiples intervenants. Ce que nous demandons à l'Etat au plus haut niveau c'est de désigner un coordinateur" pour "concilier des intérêts qui ne sont pas forcément convergents entre les salariés, les collectivités territoriales, les actionnaires, l'Etat, Bercy, l'Europe".
Ce coordinateur "peut être l'actuel ministre des transports, Frédéric Cuvilier ou une autre personne", a ajouté M. Dufour,
"Il faut une coordination forte". Car pour "mettre en oeuvre l'étape suivante de notre développement, il nous faut un certain nombre de réponses (...) S'il faut 5 ans pour régler le problème juridique à Bruxelles, nous n'avons pas ce temps là", a dit M. Dufour.
"Je suis révocable au moindre geste, c'est normal", a-t-il ajouté en soulignant que son mandat arrivait à terme le 31 mai.
"La vraie question est: l'entreprise est-t-elle viable, est-ce qu'on la tue ou est-ce qu'on ne la tue pas?"
L'avocat de la SNCM, Jean-Pierre Mignard, par ailleurs proche de François Hollande a lui aussi interpellé "le président de la République et le gouvernement".
"C'est à la SNCM que l'on fait porter les erreurs de l'actionnariat public, c'est injuste et inquiétant ", selon lui.
"Il n'y a jamais d'harmonisation des positions pour trouver une solution négociée.
C'est le rôle du président de la République, c'est le rôle du Premier ministre de nous aider à sortir de cette situation", a-t-il argué.