Remède inespéré contre la tabagie pour les uns, outil pervers qui perpétue la dépendance pour les autres, la cigarette électronique est plus que jamais aux centres des débats de la journée mondiale sans tabac, qui est célébrée ce samedi.
Un nombre croissant de professionnels de santé saluent les vertus de ces gros stylos qui permettent d'inhaler de la nicotine sous forme de vapeur, ou des produits qui en sont dépourvus, pour aider les fumeurs invétérés à réduire voire arrêter totalement leur consommation de cigarettes.
Les études se multiplient aussi pour montrer que l'outil s'avère plus efficace que les habituels patchs à la nicotine (ou gommes à mâcher) prescrits par les médecins.
Le point faible des "e-cigarettes" est qu'elles risquent de perpétuer la dépendance à la nicotine, reconnaissent les spécialistes.
Autre critique faite à la cigarette électronique: le risque d'incitation à l'entrée dans la dépendance au tabac par un outil moderne attrayant.
Mais selon une récente enquête conduite par l'association "Paris sans tabac", l'e-cigarette aurait au contraire pour effet de "ringardiser" le vrai tabac et de faire baisser la tabagie des jeunes Français.
Mesures anti-tabac et paquets neutres
De son côté le ministère de la Santé réfléchit à de nouvelles mesures contre le tabagisme mais à souhaité clarifier le débat, après les informations publiées vendredi par Le Figaro.Le quotidien y fait état d'un projet prévoyant d'instaurer des paquets de cigarettes neutres, d'interdire la cigarette électronique dans les lieux publics et de rendre possible les "actions de groupe" de consommateurs contre les fabricants.
Aucune piste n'est privilégiée s’est défendu le ministère de la santé ne souhaitant pas confirmer les informations du Figaro.
La ministre de la Santé, Marisol Touraine, dévoilera le 17 juin "les grandes orientations" d'un projet de loi sur la santé, qui sera ensuite formellement présenté "à l'automne".
L'association Alliance contre le tabac milite pour l'instauration en France de "paquets neutres standardisés", avec un avertissement sanitaire recouvrant toute la surface afin d'en réduire l'attractivité, en particulier auprès des jeunes et aider à l'arrêt.
D'après un récent sondage réalisé par Ipsos, 55% des Français jugent que ces paquets seraient efficaces pour dissuader les jeunes de commencer à fumer et 49% estiment qu'ils seraient utiles pour "encourager l'arrêt du tabac".
Environ 1,3 milliard de personnes fument actuellement et selon l'OMS, le tabac pourrait provoquer au cours du 21e siècle jusqu'à un milliard de morts.