Le groupe Stef, maison-mère de La Méridionale, a demandé au tribunal de commerce de Marseille de repousser sa décision sur la reprise de la SNCM, et pourrait formuler une offre de rachat, a-t-on appris vendredi de source proche du dossier.
Le tribunal doit choisir, le 10 juin, le repreneur de la SNCM, mise en redressement judiciaire à la fin 2014. Trois offres ont été déposées.
La Méridionale partage avec la SNCM le contrat de délégation de service public (DSP) entre la Corse et le continent.
La Commission européenne avait prévenu, début mai, que cette DSP ne pouvait être transmise à un quelconque repreneur. Ainsi, après la "disparition" de la SNCM, La Méridionale serait tenue de reprendre sa partie, qu'elle "sous-déléguerait" au repreneur.
Dans ce document, Stef estime que sa compagnie maritime, "se retrouve placée au centre de la problématique et devient un élément incontournable, et potentiellement le bouc-émissaire désigné à l'avance d'une éventuelle liquidation annoncée de son partenaire si aucun projet ne devait aboutir".
Aussi, le groupe de logistique explique-t-il avoir "décidé d'intervenir pour jouer le rôle de facilitateur". Il envisage de déposer une offre, qui concernerait "les secteurs Corse et Maghreb", et "se propose de reprendre 600 navigants en CDI et 200 sédentaires. Le prix proposé sera entre 15 et 20 millions d'euros".
Stef estime toutefois que "la construction d'une solution de cette nature n'a de sens qu'à la condition que le tribunal de commerce accepte de considérer les offres actuelles comme infructueuses, et de renvoyer à la deuxième quinzaine de septembre (c'est-à-dire après la saison d'été) sa décision".
Contacté, un porte-parole du groupe a fait état d'un "document de travail interne élaboré par le groupe Stef et La Méridionale suite à l'audience du 27 (mai)": "nous sommes inquiets sur les offres présentées à l'audience", qui ne présentent "pas les gages de pérennité sociale, industrielle et économique".
"La décision est entre les mains du tribunal de commerce de Marseille et lui seul. Néanmoins, nous réfléchissons à toute solution alternative sauf la liquidation, pour autant que la décision judiciaire le permette", a-t-il encore indiqué.