Agriculture bio : quel avenir pour la race bovine corse ?

À l'heure de la remise en cause de certaines aides européennes à l'élevage, quel avenir pour la filière bovine et en particulier pour la race de bovins corse ? L'inter bio Corse et la chambre d'agriculture ont organisé un séminaire hier, jeudi, à Casamaccioli.

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À Galeria, Thierry élève des vaches depuis 20 ans. Récemment, il a décidé de relancer sur le marché un produit oublié par les circuits de consommation : le vitellettu.

« C’est un veau que l’on tue à la saison, que l’on tue entre trois et cinq mois. C’est un veau qui a une petite carcasse qui va de 50 à 70 kilos. La particularité, c’est sur la qualité. Et sur la présentation dans l’assiette où on n’a pas besoin d’étiquette pour voir que par rapport à sa taille, il y a une différence par rapport à un autre veau », explique Thierry Acquaviva, éleveur à Galeria.

Retrouver des modes de production plus raisonné, favoriser la filière bio et promouvoir la race bovine corse, c’est le crédo de l’Inter bio. Une mutation qui n’est pas toujours évidente pour les éleveurs, surtout ceux de l’intérieur. « Leur grosse difficulté, c’est au niveau de l’autonomie alimentaire. C’est pour ça aussi que l’on fait ce séminaire. C’est pour réfléchir tous ensemble aux potentialités de l’intérieur pour élever en bio de manière rentable et quels sont les moyens pour arriver à plus d’autonomie », précise Magali Gozzi, porte-parole de l'Inter bio Corse.



Deux solutions


Pour surmonter les difficultés deux solutions existent. La première consiste à mieux gérer les pâturages, la seconde à mutualiser les moyens.

C’est ce qu’ont décidé de faire plusieurs éleveurs bovins du Niolu en créant une association. « La filière n’est pas organisée ou pas organisée du tout. On en a marre de ne pas vendre nos produits ou de les vendre à des prix dérisoires. Ce n’est pas intéressant pour nous. On a fait le choix de passer en agriculture biologique. Et de là, essayer de créer le marché de faire des circuits courts, de transformer et de faire de ventes directes pour plus valoriser nos produits », estime Jean-Marie Castellani, président de l'association Carne Niulinca.

La filière bovine est la plus importante de l’élevage corse. Et le bio commence à séduire les professionnels. En deux ans, le nombre d’exploitations estampillées agriculture biologique a doublé, passant de 42 à 83.



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