A l'occasion du Salon Internationale de l'Agriculture, dont l'édition 2023 se déroule à Paris jusqu'au 5 mars, ViaStella vous propose deux documentaires qui mettent en lumière les cultures corses du blé, mercredi 1er mars à 21h45, et de la châtaigne, vendredi 3 mars à 20h45, entre savoir-faire ancestraux et activités en plein essor.
Quelques chiffres sur l'agriculture en Corse
Selon les statistiques de l' AGRESTE, l'agriculture en Corse représente 3,9% de l'emploi avec une part largement plus importante en Haute-Corse (5,6%) qu'en Corse du Sud (2,1%).
Le profil de l'agriculteur insulaire : chef d'exploitation à la tête d'une entreprise familiale avec un âge moyen de 50 ans. De plus en plus de femmes sont présentes dans ce secteur, elles sont 26% en 2020 à diriger une exploitation agricole. Elles sont aussi plus nombreuses à suivre un enseignement spécifique niveau bac professionnel.
En Corse, 50% des exploitations agricoles sont de petite taille alors qu'au niveau national la répartition est équitable entre micro*, petite** et moyenne** entreprises. Depuis 2010, les installations de nouveaux agriculteurs ont augmenté sur l'île (+0.4%) alors qu'elles baissent dans toutes les autres régions du territoire métropolitain (-2,3%).
Blé et châtaigne, des secteurs en plein essor
Si l'arboriculture, la viticulture et l'élevage sont les 3 filières prédominantes de l'agriculture corse, d'autres secteurs sont de plus en plus attractifs. En 2021, la culture du blé tendre représente une production de 644 tonnes pour une surface de 99 hectares, soit plus de 155,6% d'augmentation par rapport à 2020. Pour la châtaigne, 187 tonnes ont été produites pour une surface de 1385 hectares (+ 21, 4% par rapport à 2020).
* Production brute standard inférieure à 25.000€ - ** Production brute standard entre 25.000€ et 100.000€ - *** Production brute standard entre 100.000€ et 250.000€
Faire revivre une culture ancestrale et tout un secteur d'activité.
"Du blé au pain", un documentaire de Laurent BillardMercredi 1er mars à 21h45 sur ViaStella
En Corse, le blé reste inscrit profondément dans les mémoires et dans le paysage malgré l'abandon brutal de sa production au profit de la châtaigne. Depuis quelques années, des passionnés, des aventuriers, des utopistes peut être, tentent de redonner une vie à la culture du blé. Par nostalgie, pour conserver la mémoire d'anciens temps, ou dans l'idée d'un développement d'une filière pour une plus grande autonomie alimentaire. Dans tous les cas, il s'agit de retrouver et de relier les liens ancestraux du blé au pain.
Production : Les Films du Tourbillon
L'exemple du village de Lumio
Le maire et viticulteur Etienne Suzzoni explique ce qu'il a mis en place pour faire revivre la filière blé dans son village.
Le châtaignier, un arbre lié à l'histoire de la Corse, une culture pleine de promesse
"Gens de la châtaigne", un documentaire de Laurent Billard et Jean FromentVendredi 3 mars à 20h45
"Elle tourne ... Elle tourne tourne dans nos mémoires, dans nos têtes. Depuis la nuit des temps. Et elle tombe, tombe au sol la châtaigne. Les jours de grand vent. Et tombe aussi dans l'oubli des gens. Elle était reine puis oubliée, abandonnée, méprisée, quasi disparue..."
Ce documentaire, réalisé par Laurent Billard et Jean Froment, à la fois poétique et immersif, met en valeur le lien qui unit les corses à leurs châtaigniers, à leur terre et à leur histoire. En sillonnant La Castagniccia, à la rencontre de castanéiculteurs et de villageois témoins de l'évolution de cette culture, les mêmes problématiques apparaissent : désertification des villages, abandon des cultures, changement climatique, maladies comme le cynips, divagation animale, dureté du travail et difficulté à trouver des terrains due à l'indivision.
Mais il y a aussi des actions mises en place pour relancer cette filière, la rendre accessible à de jeunes exploitants, dont la qualité du produit (plus de 60 variétés insulaires) est défendue par une AOP.
Production : Les Films du Tourbillon
Le point de vue de Niek Pepels sur la revitalisation des châtaigneraies en Corse.
Ce néerlandais, installé en Corse au village de Campile, a étudié l'agriculture biologique et l'agroécologie en Hollande et en France, s'est spécialisé dans l'agroforesterie et en particulier dans l'agroécosystème des châtaigniers. Il a lancé une activité d'agriculture régénératrice et un projet de permaculture sur des terres abandonnées.