Le président de la chambre des métiers de Corse-du-Sud, François-Marie Ottaviani s'alarme du nombre de radiations d'entreprises artisanales dans le département depuis le mois de mai. Selon lui, celles-ci sont le résultat de la crise sanitaire et constituent les prémisses d'un désastre à venir.
Les prémisses d'une catastrophe annoncée : c'est ainsi que François-Marie Ottaviani, chauffeur de taxi exploitant et président de la Chambre des métiers de Corse-du-Sud, décrit les 166 radiations d'entreprises artisanales enregistrées en Corse-du-Sud depuis le mois de mai.
Un chiffre inhabituel, selon lui, et imputable à la crise sanitaire et sociale liée au coronavirus.
"En l'absence de reprise de l'activité économique et avec la deuxième vague qui se profile, je crains une catastrophe", déclare-t-il ainsi.
Une baisse du taux de création d'entreprises
Le président de la Chambre régionale des métiers de Corse, Jean-Charles Martinelli, lui, tempère ce constat : "Si l'on compare à l'année 2019, sur la période du 1er mars au 21 octobre, on avait enregistré 460 radiations. Aujourd'hui, on en compte 280." Selon lui, la baisse du nombre d'inscriptions (donc de créations d'entreprise) est plus inquiétante.Mais les deux présidents s'accordent cependant à dire que le pire est sans doute à venir. Selon eux, la pleine mesure de la crise ne devrait apparaître qu'à partir du mois de janvier, au moment de la reprise des échéances de cotisations sociales et du remboursement des prêts garantis par l'Etat.
"Nous attendons une dégradation de la situation pour le début d'année prochaine", admet Jean-Charles Martinelli.
Estimant qu'il faut laisser le temps aux entreprises de reconstituer leur trésorerie, François-Marie Ottaviani réclame une exonération totale de charge pour les artisans sur la période de mars à décembre. "Il ne s'agit pas d'assistanat, mais de permettre à des entreprises de survivre en attendant une reprise économique."
Une demande partagée par le président de la Chambre régionale des métiers de Corse, qui souhaiterait également la mise en place d'un plan de relance adapté aux spécificités du tissu économique corse.
"Il faudrait reconnaître notre insularité et la particularité de notre territoire, qui a été durement touché par cette crise", estime Jean-Charles Martinelli.
L'artisanat, première entreprise de France, est également un moteur de l'économie insulaire, avec environ 16 600 entreprises pour 330.000 habitants.