Comment s’adapter au changement climatique ? Une question cruciale pour la communauté de communes Marana-Golu classée en zone risque important inondation. Un phénomène qui a déjà causé de nombreux dégâts dans le secteur et auquel l’institution tente de trouver des solutions.
À Borgo, de nombreuses villas sont à l’abandon depuis plusieurs années. Les anciens propriétaires ont quitté les lieux trop proches d’un petit ruisseau à l’allure inoffensive.
Pourtant, le 24 novembre 2016, le cours d’eau s’était totalement transformé et avait inondé l’intégralité du quartier. Ce jour-là, des sapeurs-plongeurs étaient venus à la rescousse de nombreux habitants pris au piège par la montée des eaux.
Après cet épisode, une partie du lotissement avait été rachetée, à l’amiable, par l’État. Mais que faire de l’autre partie toujours occupée ?
La communauté de communes de Marana-Golu en charge de la compétence risque inondation envisage de construire une digue. “L’enjeu est de trouver une solution technique pour protéger au maximum et le mieux possible les habitats et les populations qui restent sur la zone”, explique Antoine Filippi, directeur général de services et de la communication de la communauté de communes.
Le reportage de Solange Graziano et Guillaume Leonetti :

Atténuer la force de l’eau
Sur la commune de Biguglia, plusieurs personnes sont mortes, emportées par les eaux, en passant sur un pont. Depuis ces drames, des travaux ont été réalisés. Une hydromorphologiste a été mandatée par la communauté de communes pour réaliser un diagnostic et diminuer le risque inondation.
Pour atténuer la force de l’eau, il faut la libérer des carcans en béton ou des remblais. “L’idée n’est pas d’inonder des gens qui ont construit derrière, mais dès que l’on voit qu’il y a des secteurs où il n’y a pas de risque hydraulique ou que l’on peut les espacer du cours d’eau, les mettre, par exemple, en retrait de 10 ou 15 mètres pour laisser plus de place au cours d’eau afin qu’il divague et avoir un peu plus de diversité”, indique Léa Gillot, hydromorphologiste.
Une conférence a été organisée sur le risque. Pour les spécialistes de ces enjeux, si les collectivités comme les communautés de communes ont un rôle majeur à jouer, cela ne doit pas exonérer le citoyen de ses responsabilités, surtout s’il réside dans une zone inondable.
“Cela peut passer par le remplacement de matériaux moins sensibles à l’eau, remonter les prises et les coffrets électriques pour faire en sorte qu’ils soient sur une côte supérieure à celle de l’eau”, détaille Laurent Guerry, ingénieur prévention des inondations.
Entretien des berges, gestion des embâcles plusieurs chantiers sont programmés tout au long de l’année 2025 sur les communes de Marana-Golu.