Dans son rapport annuel sur la fréquentation touristique en 2024 dans l'île, l'Agence du tourisme de la Corse fait état d'une augmentation de 3,2 % de nuitées par rapport à 2023. Si la haute saison et l'arrière-saison ont été satisfaisantes, la baisse du pouvoir d'achat a modifié les modes de consommation.
Premier enseignement : 2024 a été une bonne année pour le tourisme.
Un chiffre est particulièrement parlant : l'année dernière, on a enregistré 34,74 millions de nuitées dans l'île, soit une augmentation de 3,2% par rapport à 2023.
Ce bilan positif est porté par un essor de la clientèle internationale. On note ainsi plus de 6 % d'étrangers dans le bilan des nuitées par rapport à l'année précédente.
Néanmoins, la clientèle française reste le premier vivier touristique pour la Corse : 56 % des touristes de 2024 viennent de France avec trois régions d'origine : l'Île-de-France, la Provence Alpes Côte-d'Azur et l'Auvergne-Rhône-Alpes cette année.
Concernant les 44 % de touristes étrangers, la majorité vient d'Allemagne, d'Italie et de Suisse.
Les précisions de Kael Serrerri :

L'avant-saison a été plutôt favorable à la Corse puisque le territoire a bénéficié de 9,75 millions de nuitées entre le 30 mars et le 30 juin, avec un pic le 8 mai : près de 115 000 nuitées, soit deux fois plus que l'année précédente.
Pouvoir d'achat en berne
Cette fréquentation ne s'est malheureusement pas reportée sur le chiffre d'affaires des professionnels en raison d'un budget vacances plus serré et d'une mauvaise météo.
La haute saison à elle aussi été belle. La hausse du mois d'août a compensé la baisse de juillet. Au final, on enregistre une augmentation de 1 % sur la fréquentation estivale par rapport à 2023.
Le pic des arrivées est enregistré le 11 août avec 465 000 touristes présents dans l'île.
L'arrière-saison à elle aussi été satisfaisante en termes de fréquentation, avec 1,6 million de passagers transportés, soit 2 % de plus par rapport à 2023.
Pour autant, le moral des professionnels du tourisme n'est pas au beau fixe car les bénéfices ne croissent pas forcément très vite. En cause, le pouvoir d'achat en berne, mais aussi la prolifération des entreprises touristiques qui se sont multipliées entre 2014 et 2024.
"En dix ans, le nombre de structures qui travaillent dans le tourisme a augmenté de 56 %, expliquait mi-janvier Alexandre Vinciguerra, alors toujours président de l'Agence de Développement Économique de la Corse (ADEC). Or, la part d'augmentation du tourisme, c'est 12 %. Donc, le gâteau augmente un peu, mais les bénéficiaires du gâteau augmentent beaucoup, donc il y a certainement un ajustement à faire de ce côté-là."
Un ajustement à faire, sans aucun doute. Reste une bonne nouvelle toutefois, l'étalement de la saison touristique, dont la Corse rêve depuis des années et qui semble désormais être une réalité.