Gérard Giorgetti a été condamné par la cour d'assises de Corse du Sud à la perpétuité, assortie d'une peine de sûreté de 22 ans, pour le meurtre en 2016 de Jose Carlos Vincente Garcia. Un verdict conforme à celui qui avait été rendu en première instance.
Le délibéré a été rendu hier soir, tard, après près de 3 heures de délibérations.
Gérard Giorgetti a été condamné à la réclusion à perpétuité, assortie d'une peine de sûreté de 22 ans, comme l'avait requis l'avocate générale.
Un verdict conforme à celui rendu en janvier dernier à Bastia.
RETOUR SUR LE PROCES
Comme lors du premier procès, en janvier dernier, l'accusé a tout au long des débats clamé son innocence, concernant le macabre meurtre de José Carlos Vincente Garcia.
L'homme avait été tué, puis démembré, et on avait retrouvé son tronc, sa tête, et ses bras et ses jambes, disséminés dans plusieurs endroits de Haute-Corse.
L'affaire avait fait grand bruit, et choqué l'île.
Le premier jour, la cour s'était arrêtée sur la personnalité et le parcours de Gérard Giorgetti, connu très jeune pour des faits de délinquance.
Le jour suivant, à la barre, l'homme de 57 ans a affirmé avoir uniquement rendu un service à celui qui aurait été son ami.
Le dimanche 17 avril 2016, il aurait ainsi trouvé José Carlos Vincente Garcia en pleurs. Celui-ci lui aurait expliqué avoir reçu un coup de fil lui annonçant que sa fille venait d'avoir un accident à Nice.Gérard Giorgetti l'aurait donc déposé au port de Bastia entre 13h et 14h, pour qu'il puisse se rendre sur le continent. Après quoi il n'aurait plus eu aucun contact ni nouvelles de lui.
La cour s'est arrêtée sur plusieurs détails à la suite de ce témoignage.
José Carlos Vincente Garcia avait-il vraiment une fille ? Ni la soeur, ni l'ex-épouse de la victime n'ont connaissance d'un enfant. Plusieurs témoignages autres que celui de Gérard Giorgetti ont cependant confirmé l'avoir entendu en parler. Pour la Défense, José Carlos Vincente Garcia aurait vraisemblablement inventé son existence.
Pourquoi des traces de sang de la victime ont-elle été retrouvées dans le véhicule de Gérard Girogetti ? L'accusé ne s'en est pas expliqué. Il n'a pas la moindre idée de ce qu'il s'est passé, répéta-t-il, et se serait contenté de déposer son ami pour qu'il puisse prendre un bateau.
La famille sans nouvelles depuis 2002
La parole a ensuite été donnée aux proches de la victime. Sa soeur s'est d'abord exprimée, décrivant un frère "instable", qui ne donnait des nouvelles de lui que par intermittences, mais "gentil". Il aurait épousé une femme et tenté de se "stabiliser" pendant un temps, mais serait vite revenu à ses anciens travers.
Surnommé affectueusement "le vagabond" par sa mère, José Carlos Vincente Garcia ne visitait que peu le domicile familial. Le dernier contact établi avec ses proches remonterait à un coup de fil passé en 2002. Après, plus rien : le numéro est devenu injoignable, et l'homme, n'a pas écrit la moindre lettre.
Pour la soeur de la victime, ce procès est essentiel pour enfin pouvoir faire son deuil, dans une affaire difficile et traumatisante. Une lettre écrite par la nièce et filleule de José Carlos Vincente Garcia a également été lue face à la cour d'assises.