Ce mercredi 6 juillet, une Conférence sur l’avenir de la Corse en Europe a été organisée au Parlement européen à Strasbourg. Pour Gilles Simeoni, le Président du Conseil Exécutif de Corse, qui s’est rendu sur place, ce fut un "moment politique important".
C’est une conférence rare entre députés européens. Le dossier Corse sur la table, l’heure est à la sensibilisation. 23 députés européens, des Français, Belges, Flamands, Catalans et Basques ont fait le déplacement. Parmi eux: Jordi Solé et Carles Puigdemont, indépendantistes catalans, Younous Omarjee, eurodéputé de La Réunion, Raphaël Glucksmann et Yannick Jadot.
L’idée de cette conférence est de réaffirmer la nécessité d’internationaliser la question corse et se faire entendre par le reste de l’Europe. "C’était un débat très intéressant qui permet de réaliser à quel point il est difficile dans le contexte français de porter une volonté d’autonomie quand on est une île", confie le député européen François Alfonsi. Ajoutant : "les pays voisins européens donnent plus d’autonomie à des régions historiques contrairement à la France".
Des soutiens européens
De mémoire, François Alfonsi ne se souvient pas qu’une telle conférence au sujet de la Corse ait eu lieu au Parlement européen. "C’est un enjeu important, pour préciser et faire entendre notre message et obtenir des soutiens politiques", ajoute le député européen.
De son côté, Gilles Simeoni s'est réjouit de cette réunion. "C’est un moment politique important", écrit le président du Conseil Exécutif sur Twitter.
Réunion entre Gilles Simeoni et Gérald Darmanin
Pour François Alfonsi, cette sensibilisation est d’autant plus nécessaire avant la rencontre entre le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin et Gilles Simeoni prévue fin juillet à Paris. Les discussions porteront sur l’évolution institutionnelle de l’île.
Invité de BFMTV ce mardi 5 juillet, Gérald Darmanin a annoncé se rendre en Corse dans les semaines à venir. "J'irai en Corse moi-même sans doute fin juillet pour pouvoir commencer ces discussions qui sont conformes à l’idée qu’on s’était donnée d’autonomie dans la Constitution de la République française", a-t-il déclaré.
Pour rappel, Gérald Darmanin s’était rendu en Corse au mois de mars alors que des manifestations violentes avaient eu lieu à la suite de l’agression mortelle d’Yvan Colonna en prison. Après cette visite, il s’était engagé à ouvrir "un cycle de négociations" avec "l'ensemble des élus et des forces vives de l'île".